Santé: plus de place au privé?
Pour ceux qui ont travaillé à la restauration et à l’expansion des services médicaux, hospitaliers et d’assurance parallèles au régime public d’assurance-maladie, le 9 juin 2005 fut mémorable. La Cour suprême du Canada a alors redonné aux Québécois – et par conséquent, à tous les Canadiens – la liberté en matière de soins de santé.
Ce jugement, qui fera date, invalide deux opprimants articles de la loi sur l’assurance maladie du Québec. Ces articles ont, 40 ans durant, interdit l’assurance pour les soins médicaux et hospitaliers privés déjà couverts par le régime public; ils ont empêché la prestation de services médicaux privés dans des hôpitaux privés par des médecins non participants au régime public d’assurance-maladie.
Le jugement porte un coup fatal aux groupes défendant le maintien de ces articles illégaux. Ces groupes ont supprimé la liberté en matière de soins de santé et contribué, en éliminant le choix du privé, au recul du système canadien au 30e rang mondial.
Depuis ses débuts, ce régime vicié nous place à part de toutes les nations du monde libre. La Cour suprême le considère arbitraire et injustifié. Comme elle le souligne, l’offre d’assurances privées n’affaiblit pas le système public.
Pendant plus de 40 ans, des gouvernements ont promu et appliqué ce que la Cour suprême juge être un régime de santé illégal. On ne peut qu’imaginer la douleur et la souffrance inutiles de milliers de gens ordinaires et les vies perdues pendant ces années. De nombreux patients croyaient sincèrement aux mythes et valeurs du régime de santé, que des politiciens et groupes de pression identifiaient à « l’identité canadienne ». Ils faisaient docilement la queue sans autre choix que d’attendre leur tour dans un programme plein de faux espoirs de soins de santé rationnés, planifiés, et centralisés.
En clair, des patients furent victimes d’une politique publique désastreuse et d’une mauvaise loi transformée et soutenue par la plupart des partis politiques qui y voyaient un régime de soins idéal. Grâce au docteur Jacques Chaoulli, au patient George Zeliotis et à la Cour suprême du Canada, ce jeu est terminé.
Dr. Edwin Coffey est Senior Fellow à l’Institut économique de Montréal.