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Textes d'opinion

Des idées pour le Canada

Mike Harris et Preston Manning, deux expoliticiens bien connus, maintenant senior fellows de l’Institut Fraser, ont dévoilé récemment un ensemble de propositions dont le but est de rééquilibrer la fédération canadienne et de faire du Canada le numéro un mondial sur le plan de la qualité et du niveau de vie.

Alors que le monde politique canadien est en crise et que le degré de cynisme envers les politiciens atteint des sommets, il n’est pas inutile de réfléchir à des solutions à plus long terme aux problèmes de politique publique qui affligent et continueront d’affliger le Canada, quel que soit le parti au pouvoir. Justement, MM. Harris et Manning proposent, dans leur document intitulé Pour un Canada fort et prospère, des mesures qui pourraient, à certains égards, recevoir un écho favorable au Québec.

L’une des solutions proposées est de retirer entièrement au fédéral la gestion et le financement de la santé et de restituer aux provinces les champs de taxation et d’autorité correspondants. M.M. Harris et Manning demandent aussi que soient levés les obstacles à la prestation et au financement des services par le secteur privé, pour que les Canadiens retrouvent leur liberté de choix et que les fournisseurs de soins de santé aient la liberté et la motivation d’offrir les meilleurs soins de santé au monde.

La détérioration des soins de santé est l’une des principales préoccupations des Canadiens. Traditionnellement, le gouvernement du Québec exige qu’Ottawa cesse d’intervenir dans ce champ de compétence provinciale. Qui plus est, comme le montrent de nombreux sondages, les Québécois sont ceux qui appuient le plus une participation accrue du secteur privé en matière de santé. En fait, 65% des Québécois appuient l’émergence d’un système de santé privé parallèle (on peut consulter ces données sur le site de l’IEDM).

La restitution de points d’impôt – dont la valeur augmente constamment d’année en année – pour remplacer les transferts fédéraux en santé répondrait à une autre préoccupation importante des Québécois. Ces transferts aux provinces semblent toujours insuffisants, et leur niveau doit constamment être renégocié. Cela réglerait en grande partie la question du déséquilibre fiscal.

MM. Manning et Harris proposent aussi la signature d’un accord douanier avec les États-Unis, soit un système commun de tarifs et de quotas, l’élimination des règles d’origine, l’administration conjointe des tarifs communs et de la réglementation commerciale, et l’acceptation de responsabilités réciproques en matière de sécurité frontalière.

C’est l’appui du Québec au libre-échange qui a permis au gouvernement Mulroney d’être réélu en 1988. Il est vraisemblable que les Québécois auront encore une fois une position avantgardiste dans cette nouvelle étape de la libéralisation des marchés nord-américains.

Enfin, le document critique les grandes bureaucraties centralisées; les auteurs prônent la réduction de la taille de l’État fédéral et la décentralisation des fonctions. Cela suppose aussi de laisser plus d’argent aux Canadiens en limitant les dépenses du gouvernement.

Voilà un autre thème qui devrait résonner au Québec, en particulier chez ceux qui souhaitent une réduction du fardeau fiscal et un gouvernement fédéral moins interventionniste et plus respectueux des compétences provinciales.

Michel Kelly Gagnon est président de l’Institut économique de Montréal.

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