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Textes d'opinion

Comment vraiment créer la richesse (2)

J’ai expliqué dans ma chronique précédente pourquoi c’est principalement l’augmentation de la productivité, et non une forte demande des consommateurs comme on l’entend partout ces jours-ci, qui permet d’avoir une économie en bonne santé et qui entraîne la création de richesse.

Dans ce contexte, la meilleure chose que le gouvernement puisse faire n’est pas de manipuler la demande ou d’intervenir directement dans la production. Il doit plutôt créer un cadre juridique et un contexte économique pour permettre à chacun des acteurs de maximiser l’efficacité de ses actions.

Voici quelques principes généraux que devrait respecter tout gouvernement soucieux de favoriser la prospérité.

(1) Les bons incitatifs sont susceptibles de générer les bons comportements et les bons comportements de générer les bons résultats. Ainsi, le gouvernement, par ses politiques fiscales et réglementaires, peut inciter les gens à épargner et à investir. Lorsque, au contraire, il les pénalise avec des taxes élevées sur le gain de capital par exemple, il crée l’effet contraire. De la même façon, les taux marginaux d’imposition et les charges élevées sur la masse salariale réduisent l’offre et la demande de travail alors que le but devrait plutôt être de les augmenter.

L’innovation technologique étant au coeur même de la création de richesse, il faut aussi s’assurer que les entrepreneurs qui commercialisent ces inventions reçoivent eux aussi les bons incitatifs.

(2) L’institution et le respect de la propriété privé ainsi que la règle de droit (quand l’État est soumis à ses propres lois) favorisent le maintien et la création de richesse. La littérature sur ce sujet est vaste, ancienne et constante. Sur le plan logique cela est facile à concevoir. Ainsi, si vous vivez dans une société où les règles du jeu (fondamentales) peuvent changer constamment et arbitrairement et ou le fruit de vos efforts n’est pas protégé, il est peu probable que vous voudrez y investir votre travail et votre capital. Et si vous le faites, vous rechercherez les occasions de profit rapide plutôt que la création de richesse à long terme. Un problème majeur du tiers-monde est justement l’incertitude juridico-politique.

(3) La transmission d’information juste et pertinente par un système de prix libre est nécessaire à une allocation optimale des ressources et donc à la création de richesse. Le cas de l’ex-Union soviétique est typique de l’échec d’une planification centralisée et politisée des ressources.

(4) Les interventions étatiques génèrent souvent des effets imprévus et même, parfois, des effets carrément contraires aux objectifs recherchés (ex. les politiques de contrôle des loyers ou le salaire minimum arbitraire).

Bref, il faut légiférer avec prudence et parcimonie et ne pas simplement se fier aux apparences ou aux bonnes intentions.

Il existe d’ailleurs une relation négative entre la taille de l’État (mesurée par le ratio des dépenses publiques totales versus le PNB) et la croissance économique. Bref, un gros État nuit généralement à la création de richesse (voir notamment les études Taille de l’État et richesse des Québécois, février 2001, ainsi que Fiscalité des Québécois et croissance, octobre 1999).

En conclusion, nos gouvernements devraient se contenter de respecter ces quelques consignes au lieu de créer des programmes pour «stimuler la croissance».

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