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Textes d'opinion

Parti libéral: un programme réaliste

(Afin de faire contrepoids aux attaques négatives qui dominent toute campagne électorale, Michel Kelly-Gagnon a, dans trois chroniques distinctes, relever les aspects positifs des programmes des trois partis politiques représentés à l’Assemblée nationale.)

L’Institut économique de Montréal recevait le 19 février le chef libéral Jean Charest lors d’un premier forum préélectoral. Ceux qui me lisent savent que j’ai l’habitude d’être assez critique envers les interventions des politiciens. Toutefois, dans cette chronique et les deux autres qui suivront sur les programmes du Parti québécois (PQ) et de l’Action démocratique du Québec (ADQ), je mettrai plutôt l’accent sur les aspects les plus positifs, question de faire contrepoids aux attaques négatives qui dominent toute campagne électorale.

Le plan du Parti libéral énonce clairement les priorités d’un éventuel gouvernement libéral, en évalue le coût et en explique le financement à l’aide de scénarios économiques réalistes. Ce plan, intitulé «Réinventer le Québec: Les priorités d’action d’un prochain gouvernement libéral» est disponible à www.plq.org.

Ce programme est moins volumineux que ceux de l’ADQ et du PQ, mais il est plus précis en termes de chiffres et de priorités en matière de santé, d’éducation, de fiscalité et de politique familiale. Voici un examen rapide de certains aspects de son volet économique.

On doit d’abord saluer le plan de réduction de l’impôt des particuliers d’un milliard de dollars par année pendant cinq ans, ce qui devrait ramener le fardeau fiscal des Québécois au niveau de la moyenne canadienne à la fin de cette période. Ceci suppose, bien sûr, que les autres provinces ne se lanceront pas dans une réduction significative de leur propre fardeau fiscal.

M. Charest souhaite ramener la taxe sur le capital qui, en pratique, décourage les investissements et la création d’emploi, au même niveau qu’en Ontario à la fin du premier mandat. Cette mesure est plus que nécessaire, car c’est au Québec que cette taxe est la plus élevée en Amérique du Nord. Le programme libéral prévoit aussi réduire le nombre de ministères, d’organismes et de sociétés d’un État décrit comme «tentaculaire et obèse». C’est un autre pas dans la bonne direction.

Soulignons aussi la proposition d’instaurer une déduction fiscale de 1 000 $ pour les salariés. Cette mesure vise notamment à donner des incitatifs supplémentaires aux prestataires de l’aide sociale afin de les encourager à intégrer le marché du travail. Cet objectif, tout comme la valorisation de l’effort n’est pas une politique dite de «droite», mais relève plutôt du bon sens élémentaire.

Selon M. Charest, toutes les mesures rattachées à ces priorités seront financées dans le respect du déficit zéro. Advenant que des ressources financières supplémentaires soient dégagées, par exemple en raison d’une croissance économique plus élevée que prévue, le plan d’action libéral nous assure qu’elles seront presque toutes allouées dans les champs jugés prioritaires par le gouvernement.

Il faut souligner la prudence des hypothèses qui sous-tendent le programme libéral. Qu’il soit question de taux de croissance ou d’inflation, du montant éventuel des transferts fédéraux ou du coût du service de la dette, les chiffres avancés par les libéraux provinciaux sont généralement plus conservateurs que ceux des analystes de la Banque du Canada, des ministères des Finances, des banques et des firmes de courtage. Dans ce contexte, la marge de manœuvre décrite dans le document, qui est de plus en plus confortable au fil des années, semble réaliste.

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