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Textes d'opinion

Les nouveaux médicaments (2)

Comme je le mentionnais la semaine passée, des études ont montré assez clairement que les médicaments récents pouvaient réduire les coûts d’hospitalisation grâce à leurs effets secondaires plus rares et leur meilleure efficacité. Une revue des principales études est présentée dans «Are the Benefits of Newer Drugs Worth Their Costs? Evidence from the 1996 MEPS», de F. Lichtenberg, publiée dans Health Affairs (no 20-6, sept./oct. 2001).

Sauf exception, les médicaments issus de la recherche pharmaceutique génèrent des économies supérieures à leurs coûts. D’un point de vue coût-bénéfice, il n’y aurait donc pas lieu de les rationner mais de les promouvoir. L’avantage des nouveaux médicaments est observable dans plusieurs cas, notamment dans ceux du SIDA et des maladies mentales.

Dans le cas du SIDA, les trithérapies disponibles depuis 1997 ont fait augmenter la dépense mensuelle en médicaments de 618 $ US à 821 $ US par patient, mais elles ont par contre réduit les coûts d’hospitalisation de 878 $ US à 500 $ US, d’où une économie mensuelle nette de 175 $ US. Les gains sont encore plus importants si l’on tient compte de la hausse de productivité associée à des baisses de morbidité et de mortalité prématurée.

Pour ce qui est de la schizophrénie, le coût total de la maladie au Canada a été évalué à environ 2,35 G$ pour 1996 seulement (1,12 M$ pour les coûts directs de santé et d’incarcération et 1,23 M$ pour les pertes de productivité et les décès prématurés («The Economic Burden of Schizophrenia in Canada», Canadian Journal of Psychiatry, 1999). Or, les médicaments représentent moins de 5% des coûts directs, comparativement à 75% pour les soins hospitaliers. Ainsi, tout gain d’efficacité des médicaments aurait un impact majeur sur le coût d’hospitalisation. Il est donc rentable de payer plus cher pour des produits plus efficaces.

Des analyses menées au Canada ont montré que les nouveaux médicaments pouvaient entraîner des économies de 39 000 $ par année pour chaque schizophrène réfractaire et de 6 500 $ pour chaque schizophrène chronique.

Aux États-Unis, une étude a estimé que le traitement de la schizophrénie par médication coûtait environ 12 435 $ US, incluant quelques jours d’hospitalisation, alors que le coût annuel du séjour à l’hôpital d’un patient schizophrène est de… 125 000 $ US!

Et on ne parle même pas ici de l’amélioration de la qualité de vie des patients. Les estimations quantitatives des économies ainsi réalisées varient toutefois selon le type de médicaments et la période considérée.

Évidemment, il faut vérifier, dans chaque cas, qu’un produit plus récent a les avantages promis par rapport aux versions génériques ou plus anciennes. Il ne faudrait pas donner carte blanche aux compagnies pharmaceutiques. Des études indépendantes coût-bénéfice doivent être systématiquement conduites.

De façon générale, on peut conclure qu’il est raisonnable de continuer à promouvoir les produits issus de la recherche pharmaceutique, puisqu’ils aident, globalement, à réduire le coût du système de santé, en plus d’améliorer la qualité de vie des patients. En outre, ce secteur d’activité procure des emplois de qualité à des milliers de concitoyens.

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