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Du gaz naturel québécois pour combattre les changements climatiques

Depuis plusieurs jours, des militants écologistes à Montréal et dans d’autres villes du Québec ont lancé une campagne attaquant le projet GNL Québec en le taxant de nuisible à la province. Cette opposition à l’exploitation et à l’exportation du gaz naturel au Québec ne date pas d’hier.

Or, celle-ci repose sur une vision étroite de l’environnement. Une approche sérieuse en matière de réduction des émissions de GES doit plutôt envisager l’impact environnemental de projets comme GNL Québec à l’échelle mondiale. En ce sens, lorsque nous prenons le temps de procéder à une analyse pragmatique et factuelle de tels projets, en incluant une vision globale des bénéfices, et non seulement les coûts pour la province, la conclusion est claire.

Tant pour l’environnement que pour notre portefeuille, il serait tout à fait avantageux pour les Québécois et les Québécoises d’appuyer le développement local, durable et éthique du gaz naturel.

Une énergie plus propre

L’un des principaux arguments des groupes de pression environnementaux repose sur l’idée que la production et même la liquéfaction du gaz naturel engendreraient une hausse importante des émissions de GES. Bien que personne ne puisse nier en toute honnêteté que davantage de projets gaziers ont un effet négatif potentiel sur le bilan environnemental provincial, se concentrer uniquement sur cette conséquence ne passe pas le test d’une analyse coûts-bénéfices rigoureuse.

Nous ne répèterons jamais assez que les changements climatiques sont un phénomène mondial, et non uniquement provincial. L’un des premiers objectifs de GNL Québec, et de nombreux autres projets d’exportation gazière qui pourraient émerger au Québec, est d’atteindre les marchés européens et asiatiques.

Au sein de ces économies, une partie très importante de la consommation d’énergie provient du charbon. L’idée est donc de substituer une source d’énergie plus propre, soit le gaz naturel, à une source plus polluante, soit le charbon, ce qui aura un effet à la baisse automatique sur les émissions mondiales de GES.

Il suffit de se pencher sur les évidences empiriques internationales pour se convaincre des avantages de l’utilisation du gaz naturel comme solution intermédiaire dans la transition du charbon vers des énergies plus vertes.

L’exemple du Royaume-Uni

Avant les années 1990, le Royaume-Uni dépendait en grande partie du charbon pour produire son énergie. S’étant fixé des cibles de réduction de la pollution, le gouvernement britannique a décidé de se tourner massivement vers le gaz naturel.

À partir de 2000, voyant leur bilan environnemental s’améliorer de manière importante et grâce à l’efficacité du gaz naturel, les dirigeants britanniques ont décidé de redoubler d’efforts en incluant de plus en plus de sources d’énergie renouvelables. Résultat? Le Royaume-Uni émet aujourd’hui 51 % moins de GES qu’en 1990. Le gaz naturel a donc contribué à réduire la pollution tout en accélérant la transition énergétique du pays.

Même aujourd’hui, des pays développés comme l’Allemagne, la Pologne et l’Espagne dépendent largement du charbon pour produire leur énergie. Sans parler de la Chine et de ses voisins! Malheureusement, tous les pays du monde n’ont pas accès à l’hydroélectricité et à des ressources abondantes comme au Québec.

Nous avons un rôle à jouer

Le fait que nous jouissons au Québec d’une source d’énergie propre pour la production d’électricité nous permet d’exploiter le gaz naturel de manière plus écologique que dans plusieurs pays. Si notre objectif ultime est réellement de combattre les changements climatiques, le Québec doit permettre la production locale de gaz naturel et favoriser des projets comme GNL Québec qui l’exporteront.

D’ici 2040, la demande de gaz naturel devrait augmenter de plus de 29 % mondialement. Il s’agit d’une opportunité économique en or pour la province qui nous permettrait de faire valoir à quel point l’économie québécoise peut rayonner dans le monde et être au premier rang de la transition énergétique mondiale.

S’obstiner à privilégier l’idéologie plutôt que l’analyse rationnelle nuirait à la cause environnementale à l’échelle mondiale. Dans un monde idéal, la production d’énergie n’émettrait aucun GES et nous n’aurions pas à nous questionner sur le sujet.

Dans la réalité, nous ne pouvons passer du charbon à des énergies renouvelables en claquant des doigts. Faisons du gaz naturel canadien et québécois un facilitateur de transition et un véhicule de développement économique pour nos régions.

Miguel Ouellette is Director of Operations and Economist at the MEI, Olivier Rancourt is an Economist at the MEI. The views reflected in this op-ed are their own.

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