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Le pétrole de l’Ouest crée de l’activité économique au Québec

On a souvent l’impression que la production pétrolière en Alberta ne rapporte aux Québécois que des ennuis potentiels, reliés au transport des hydrocarbures, alors que tous les avantages sont concentrés dans l’Ouest. En fait, il est facile de démontrer que c’est faux.

Une nouvelle étude vient tout juste d’être publiée par le consultant AppEco pour le compte de l’industrie pétrolière. On y trouve des chiffres qui jettent une nouvelle lumière sur le débat.

Pour les deux années examinées, soit 2014 et 2015, 371 fournisseurs québécois ont reçu 1,2 milliards $ en contrats reliés à l’activité pétrolière en Alberta. Ceci aurait mené à la création et au maintien de 16 000 emplois-année. La grande région de Montréal aurait bénéficié de la part du lion. Cette activité économique a par ailleurs généré des recettes fiscales de 288 millions $ pour les gouvernements, dont 215 millions $ pour le Québec. Ce n’est pas rien.

Parmi les exemples cités dans le rapport, on trouve celui de la compagnie GHGSat, basée à Montréal, qui offre des services de télédétection par satellite d’émissions de gaz à effets de serre (GES). Ses satellites en orbite mesurent les GES émis dans toutes sortes de milieux, partout dans le monde, dont les exploitations albertaines de pétrole. Les données sont traitées au centre des opérations à Montréal. En lien avec les projets albertains, GHGSat prévoit des contrats de plus de 1 million $ et une dizaine d’emplois bien payés au Québec. Il y a beaucoup de ces types de contrat reliés à la production de pétrole.

En avril 2017, Énergie Valero annonçait des investissements de 500 millions $ à sa raffinerie de Lévis. Ces nouveaux fonds suivent les deux milliards déjà investis depuis 10 ans. Encore ici, on parle d’emplois et de revenus générés au Québec. Les autres raffineries de Montréal et de Saint-Jean au Nouveau-Brunswick ont aussi besoin de s’approvisionner en pétrole sur le marché canadien pour maintenir les emplois. En fait, il existe tout un écosystème industriel qui dépend du raffinage du pétrole à l’échelle locale.

Ajoutons que la demande de pétrole continue à être forte. Le pétrole compte actuellement pour 40 % de l’énergie primaire utilisée au Québec. La consommation d’essence continue d’augmenter. Nous avons besoin et continuerons d’avoir besoin de pétrole et de gaz. Et on sait que les Québécois préfèrent que le pétrole qu’ils consomment provienne de l’Ouest canadien plutôt que de l’étranger.

Il vaut donc la peine de le répéter : l’exploitation des sables bitumineux albertains est profitable pour le Québec. Les gens qui croient qu’une telle activité ne génère pour eux que des retombées négatives devraient prendre connaissance de cette réalité. Le syndrome du « pas dans ma cour » est devenu une position de plus en plus difficile à défendre.

Germain Belzile is a Senior Associate Researcher, Current Affairs at the MEI. The views reflected in this op-ed are his own.

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