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Op-eds

Lisez ce blogue afin d’apprendre… la date de la fin du monde!

Chers lecteurs,

J’aimerais vous communiquer la date de la fin du monde. J’ai pensé que cela vous serait utile, à la fois pour planifier vos finances personnelles, mais aussi pour vous permettre de vivre, d’ici là, certains rêves ou certaines fantaisies que vous pourriez avoir.

Ainsi donc, la fin du monde aura lieu en… juillet 2017.

Malheureusement, j’avoue ne pas connaître la date exacte. Mais l’on sait au moins que cela nous laisse environ 21 mois.

C’est  le Prince Charles qui, en mars 2009, pendant un discours en Amérique du Sud, nous apprenait que le monde avait alors 100 mois avant l’avènement de « changements climatiques catastrophiques » qui remettraient en question « l’existence continue de l’humanité sur la planète », précisément.

Qui eut cru que le Prince Charles avait un tel talent pour la futurologie?  

Mais le Prince Charles n’est pas le seul à nous abreuver de ce genre de déclarations apocalyptiques.

En 1972, le Club de Rome prédisait, dans son rapport sur « les limites de la croissance », que dix ressources naturelles, dont l’or, le pétrole et le gaz naturel seraient déjà épuisées aujourd’hui. Je ne vous apprends rien en vous disant que ces ressources sont toujours abondantes et fortement utilisées. Le Club de Rome, qui est un groupe de réflexion (think tank), est pourtant revenu à la charge en 2012 en publiant une suite à ce rapport, qui prédit sans surprise une foule de catastrophes à survenir d’ici 2052.

Et il y a bien sûr l’incontournable biologiste américain Paul Ehrlich, auteur de The Population Bomb, un autre ouvrage nous avertissant des limites à la croissance. Dans un discours à la British Institute for Biology, en 1971, cette grande vedette du mouvement écolo déclarait : « D’ici l’an 2000, le Royaume-Uni ne sera plus formé que d’un amas de petites îles appauvries, habitées par quelque 70 millions de personnes affamées… Si j’étais un parieur, je miserais même de l’argent sur le fait que l’Angleterre aura cessé d’exister en 2000. »

Soit M. Ehrlich s’est trompé, soit l’application Google Maps n’est vraiment pas à jour.

Plus récemment, des scientifiques du Global Sustainability Institute, au Royaume-Uni, ont développé un modèle qui suggère que « la société va s’effondrer dans moins de trois décennies » en raison de pénuries alimentaires, si on ne fait rien pour empêcher ce qui s’avère sinon un destin inéluctable.

Un répit

Qu’il y ait des problèmes environnementaux, je veux bien. Qu’il soit utile d’y porter notre attention et de chercher des solutions réalistes et durables à leur égard, je veux bien. Mais la prochaine fois que vous lirez quelque part une autre de ces prédictions éco-catastrophistes, ayez en tête que cela fait plus de quatre décennies que l’on nous abreuve de ce type d’incantations, sans qu’aucune d’entre elles ne se soit jamais matérialisée.

Le monde est complexe, les gens s’adaptent et on ne peut prédire ce qui arrivera d’ici quelques années, encore moins dans 50 ans. Car d’ici là, l’ingéniosité humaine aura produit des avancées technologiques encore insoupçonnées aujourd’hui.

En passant, cet été le Prince Charles a mis à jour sa prédiction. C’est avec grand soulagement que je vous annonce qu’il a reculé la date d’expiration de la race humaine. Sa boule de cristal lui a indiqué que l’ultime catastrophe arrivera finalement dans… 35 ans!

Nous venons donc d’avoir un « break » de 33 ans par rapport à sa prédiction initiale.

Ouf!

Il ne s’agit pas ici de « croire » ou de ne « pas croire » dans les « changements climatiques ». La question est d’ailleurs toujours présentée comme en étant une de foi. Il s’agit simplement de manifester un peu d’esprit critique face à ces gens qui, depuis 40 ans, se trompent constamment dans leurs prédictions, toujours plus apocalyptiques les unes que les autres.

Michel Kelly-Gagnon is President and CEO of the Montreal Economic Institute. The views reflected in this column are his own.

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