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Op-eds

L’électrification des transports et les cassettes VHS

Le gouvernement du Québec propose d'électrifier les transports. Sa stratégie prévoit, entre autres, de subventionner les acheteurs de voitures, de doter les villes du Québec de 525 taxis électriques et d'installer 5 000 bornes de recharge.

Pendant ce temps, Toyota et Honda font progresser la technologie des voitures à hydrogène. L'idée n'est pas bête! Ces véhicules n'émettent aucun gaz à effet de serre puisque leur seul rejet, c'est de l'eau. Contrairement à la voiture électrique, on peut faire le plein en trois ou quatre minutes et jouir d'une autonomie de 480 kilomètres.

Le pari que prend le gouvernement du Québec, et qui coûtera au bas mot 500 millions de dollars, c'est que la voiture électrique représente la voie de l'avenir. Et s'il se trompe?

Rappelez-vous les cassettes VHS, qui avaient supplanté les cassettes beta (pour les plus jeunes, pensez à la course entre le Blu-ray et le HDDVD). Parfois, deux technologies ne coexistent pas longtemps. Quand l'une d'entre elles prend le haut du pavé, l'autre périclite. La voiture électrique suivra-t-elle la même voie?

Évidemment, ça serait dommage pour ceux qui en possèdent une. Sauf que dans ce cas, si le gouvernement choisit un camp, c'est l'argent de tous les contribuables qui sera perdu. Qu'aurait-on pensé à l'époque si le « ministère de la Technologie Vidéo » avait annoncé de généreuses subventions pour tous les acheteurs de beta, en pure perte?

La voiture à l'hydrogène est déjà une réalité, marginale soit, mais elle existe et fonctionne. L'automobile électrique aussi, et il y en a 4059 au Canada (sur 20,3 millions de voitures et camions légers). Je ne sais pas si l'une des deux technologies éliminera l'autre, ni même qui gagnera. Vous non plus, vous ne le savez pas. Les fonctionnaires et les politiciens non plus. Choisir son camp maintenant, c'est prendre le risque de jeter de l'argent par les fenêtres.

Pensez-vous qu'on en a les moyens, au Québec?

Youri Chassin is an Economist at the Montreal Economic Institute. The views reflected in this op-ed are his own.

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