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Votre argent, votre plan de relance

Qui se souvient de la dépression de 1920-21? Personne. Normal, cette crise – la production a chuté de 21% – s’est dissipée en un an et demi. Comment? Le président américain, Warren Harding, a sabré de moitié les dépenses gouvernementales. Et a réduit les impôts de tout le monde. L’économie s’est réajustée d’elle-même, rapidement.

Depuis un an, Québec et Ottawa font le contraire. Ils nous ont endettés de quelque 50 G$ – 3 000 $ par contribuable – pour «stimuler» l’économie: sauver GM, aider les banques, renflouer des entreprises, surpayer des firmes de construction… Bilan: l’économie vacille toujours. À la moindre rechute, on fouillera encore dans vos poches.

Si on essayait autre chose? Si, au lieu de dépenser, le gouvernement vous postait un chèque de 3 000 $? Vous pourriez le dépenser selon vos besoins. Au lieu de renflouer des banquiers millionnaires ou sauver des entreprises moribondes. Peut-être prendriez-vous ce chèque et payeriez-vous votre hypothèque, acheteriez des souliers au plus jeune, ou rembourseriez votre carte de crédit. C’est votre argent après tout.

Pas aux yeux de nos politiciens. Ni de nos «experts» économistes. Pour eux, la seule pensée de vous redonner vos impôts frise l’hérésie. Une économie, disent-ils, se relance en dépensant et en s’endettant. Et pour ça, les bureaucrates sont durs à battre. Si on vous confie votre propre argent, vous allez peut-être – quelle folie! – rembourser vos dettes. Pire: épargner! Vous manqueriez à votre devoir patriotique de faire «rouler» l’économie.

Pourtant, c’est bien l’endettement et le crédit facile qui nous ont plongés dans cette crise. Nous en sortirons en payant nos dettes, pas en achetant à crédit le dernier iPhone. Et comme chaque individu (ou famille) vit une situation unique – au fil des ans, certains d’entre vous ont bourré leurs cartes de crédit, d’autres ont accumulé des REER –, un chèque par la poste est approprié: vous pourrez choisir combien épargner et combien dépenser, selon l’état de vos finances.

De plus, en achetant des biens dont nous avons vraiment besoin – nous seuls possédons cette information, pas les bureaucrates –, nous stimulerons l’emploi chez les entreprises offrant des produits utiles, à bon prix. Les concurrents devront s’ajuster. Pas de bailout pas de cadeaux aux copains des élus.

L’économie risque de s’enliser à nouveau. Les politiciens vont claironner: nous devons stimuler l’économie! Résultat: quelques milliards de plus iront gonfler la dette de nos enfants, pendant qu’on distribuera des bonbons aux adultes à Québec et à Ottawa. Essayons une stratégie différente et fort simple: confier l’argent des contribuables… aux contribuables.

David Descôteaux is an Economist at the Montreal Economic Institute.

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