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11 idées pour changer le Québec – 25

 

Eleven ideas for a new Quebec: the Montreal Economic Institute launches a debate!
The MEI suggests to Quebec citizens a discussion about reforms which could be enacted in the next five years, and most of them in the next 12 or 24 months. Those ideas have been published in the Journal de Montréal on January 12, 2008.

Créer 25 «écoles de performance» avec 1000 super-enseignants pour contrer le décrochage et les résultats décevants en milieu défavorisé.

Le gouvernement devrait modifier la nature des écoles en milieu défavorisé en transformant un ensemble d’écoles actuelles en écoles dites «écoles de performance», où les règles et contraintes de recrutement, d’encadrement et de rémunération du personnel enseignant seraient assouplies en faveur de contrats de résultats incitatifs tant pour ces types de personnel que pour les directions d’écoles.

À cette fin, il serait opportun de créer un corps d’élite de 1000 super-enseignants et d’un nombre équivalent de membres du personnel de soutien dont la mission sera de s’attaquer au décrochage et d’améliorer significativement les résultats des élèves dans les 25 écoles actuelles transformées en «écoles de performance» dans les milieux les plus à risque du Québec. L’objectif explicite et mesuré serait de diplômer 2500 jeunes de plus par cohorte dans ce «réseau d’écoles de performance» avec un rendement scolaire objectif (mesurés par les résultats aux examens du ministère) égal au rendement moyen de l’ensemble des écoles du Québec.

Le gouvernement pourrait soustraire les directions de ces écoles de l’application des règles administratives et syndicales habituelles afin de leur donner la flexibilité et les outils nécessaires à l’amélioration de leur rendement. Ces écoles n’auraient pas le droit de sélectionner les élèves à l’entrée mais elles auraient le droit et le pouvoir de choisir et d’embaucher directement les enseignants et le personnel de soutien jugés à la fois les plus efficaces pour contrer le décrochage et les plus compétents pour améliorer les résultats objectifs des élèves de ces milieux. Les directions auraient également le pouvoir de congédier et de remplacer rapidement les enseignants et le personnel de soutien dont le rendement observé ou anticipé serait considéré comme insuffisant. Les enseignants recrutés seraient soumis à une évaluation de leur rendement (sur le plan du décrochage et de la diplomation au sein de leur école) et recevraient, en plus de leur rémunération normale dans le réseau, des primes au rendement pouvant aller en moyenne jusqu’à 20 000 $ par an par enseignant et par membre du personnel de soutien.

Le décrochage scolaire est un fléau au Québec, en particulier chez les garçons. Les coûts de ce décrochage, tant sur le plan des pertes de compétences potentielles que sur le plan de la délinquance et du chômage chronique, sont très élevés. Augmenter le taux de diplomation au secondaire pourrait être une véritable priorité pour le secteur de l’éducation et le gouvernement.

Près de 25 % des élèves qui ont commencé leurs études secondaires quittent l’école avant d’avoir terminé leurs cinq ans d’études et donc avant d’obtenir leur diplôme d’études secondaires. Douze points de pourcentage séparent garçons et filles, à l’avantage de ces dernières.

Malgré certains progrès réalisés globalement par rapport au début des années 1980, les progrès de la diplomation des enfants provenant de milieux défavorisés sont insuffisants et décevants. Le décrochage est toujours particulièrement alarmant pour les enfants provenant des milieux au bas de l’échelle socio-économique. En fait, les élèves «à risque» sont concentrés dans un nombre restreint d’écoles localisées dans les quartiers où les facteurs socio-économiques défavorables sont particulièrement présents. Bien que ces écoles bénéficient déjà d’un certain appui financier, elles semblent impuissantes à utiliser ces fonds additionnels pour recruter et retenir le personnel enseignant et de soutien essentiel à l’amélioration de leur rendement.

Les mauvais résultats chroniques de ces «écoles à problème» n’ont pu que favoriser le départ des meilleurs enseignants et des meilleurs élèves. De plus, il y a peu d’incitations favorisant les efforts additionnels soutenus des directions et des conseils d’établissement de ces écoles en faveur d’une amélioration de la situation.

Plusieurs écoles font face à des défis démesurés dans la mesure où, ne pouvant pas garder leurs meilleurs éléments, elles se retrouvent avec un nombre disproportionné d’élèves en difficulté. De plus, elles n’arrivent pas à relever les défis que cette situation pose, car elles ne peuvent choisir un personnel enseignant et d’encadrement suffisamment motivé, expérimenté et talentueux, eu égard aux difficultés éprouvées dans ces écoles. Les règles et contraintes relatives non seulement à la rémunération et à l’affectation des enseignants et autres ressources humaines clés dans le réseau scolaire ainsi qu’à l’utilisation des fonds spéciaux consacrés ou associés aux enfants en difficulté sont autant d’obstacles sur la voie d’une plus grande flexibilité et d’une plus grande imputabilité pour les écoles à problème.

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Les 11 idées pour changer le Québec

40 heures : permettre aux médecins du secteur public de travailler dans le privé
3 parts : partager les économies réalisées lors d’appels d’offres
Une semaine par mois : la contribution des assistés sociaux à leur communauté
40 % : hausser les droits de scolarité universitaires en proportion du coût de formation
800 $ : les retombées d’une hausse d’un cent du prix patrimonial de l’électricité
50-50 : pour un salaire selon le rendement et le mérite dans la fonction publique
67 ans : hausser l’âge normal de la retraite de 65 à 67 ans, d’ici 2017
25 : créer 25 «écoles de performance» avec 1000 super-enseignants
0 % : abolir dès maintenant la taxe sur le capital
100 milliards : autoriser l’exportation de 100 milliards de mètres cubes d’eau
2 points : hausser la TVQ de deux points et réduire l’impôt

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