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Bastiat, le Adam Smith francophone

Depuis son lancement en 1999, l’Institut économique de Montréal s’est notamment donné pour mission d’oeuvrer à l’éducation économique des Canadiens en général et des Québécois francophones en particulier.

Alors qu’il existe maintenant en anglais une abondante littérature qui s’attaque aux mythes économiques en circulation (dont le classique Economics in one Lesson de Henry Hazlitt), bien peu d’auteurs francophones sont reconnus pour avoir contribué à communiquer, dans un langage simple, imagé et accessible au grand public, les principes et mécanismes d’une économie de marché.

C’est le cas toutefois de l’économiste, journaliste et politicien français Frédéric Bastiat, dont les fables à caractère didactique gardent, après un siècle et demi, une valeur qui ne se dément pas. En quelques années seulement, avant de disparaître tragiquement à un âge relativement jeune, Bastiat a rédigé une série de textes qui s’attaquait avec une ironie mordante aux sophismes économiques en vogue vers le milieu du XIXe siècle dans son pays.

Et ce sont souvent les mêmes sophismes qui, après avoir été contredits des centaines de fois par la théorie et l’expérience, continuent d’alimenter les débats sur les politiques publiques!

Bastiat est à mon avis le Adam Smith francophone, un personnage dont tout le monde devrait au moins connaître le nom. C’est pour cette raison que l’IEDM a choisi de rendre disponibles au public québécois quelques-uns de ses essais dans un recueil qui sera lancé au cours des prochains jours.

En guise d’introduction, nous reproduisons un article de Robert McTeer, président de la Federal Reserve Bank de Dallas, d’abord publié l’an dernier dans le Wall Street Journal à l’occasion du 200e anniversaire de la naissance de Bastiat. Ce recueil a d’ailleurs été spécialement préparé pour coïncider avec la venue de M. McTeer à Montréal pour une conférence organisée par l’IEDM, le 30 mai.

M. McTeer considère en fait Bastiat comme le meilleur vulgarisateur, de tous temps et en toutes langues, des lois de l’économie. Comme il l’explique dans son texte, plus que tout autre, le journaliste français a démasqué les erreurs avec clarté, simplicité et humour.

Il donne l’exemple suivant: «Malgré la publication de The Wealth of Nations par Adam Smith des décennies plus tôt, Bastiat se voyait encore obligé de combattre le point de vue mercantiliste selon lequel les exportations sont une bonne chose et les importations une mauvaise. Il a fait remarquer que si l’on se fiait à cette théorie, la situation idéale serait celle d’un bateau chargé de produits d’exportations qui coulerait en cours de route. Un pays obtiendrait ainsi les bénéfices de l’exportation alors qu’aucun autre n’aurait à porter le fardeau de l’importation.»

Les textes de Bastiat sont immortels et nous francophones, tout particulièrement, devrions avoir honte de les avoir laissé tomber dans l’oubli. Paradoxalement, nos voisins américains les connaissent et les admirent toujours. Il est aujourd’hui beaucoup plus facile de se procurer son oeuvre en anglais qu’en français!

La prochaine fois qu’un «mononcle» ou un politicien vous parlera de l’innovation technique et du libre-échange qui tuent des emplois, ou encore de la nécessité de subventionner les «industries en difficulté», ayez le réflexe de chercher le mot «Bastiat» à http://www.iedm.org.

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