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Comment en avoir plus pour nos taxes

Comme on le sait, rien n’est gratuit dans la vie. Et comme toute institution qui gère des ressources dans le but de produire des biens et services, l’État doit s’assurer d’utiliser les fonds qui lui sont confiés – c’est-à-dire nos impôts – le plus efficacement possible.

On peut organiser le financement, la production et la distribution de services publics de diverses façons, certaines étant plus efficaces que d’autres. La première est de confier toutes ces tâches à la fonction publique et aux élus. Ce mode de gestion concentre l’ensemble des décisions, notamment celles relatives à l’allocation des ressources, dans les mains des hauts fonctionnaires et de quelques politiciens.

Le désavantage de cette approche, c’est qu’elle transforme les contribuables en simples «bénéficiaires» sans choix réel dont le seul recours est de porter plainte. De plus, la dynamique mise en branle par la volonté des politiciens de se faire élire et le pouvoir des syndicats de fonctionnaires entraînent souvent une lourde bureaucratie qui produit des services de piètre qualité à un coût élevé.

Une autre façon d’organiser la production et la distribution de services est de laisser à la fonction publique la charge d’élaborer les programmes, mais d’en confier l’exécution en sous-traitance à des entreprises privées.

Cette façon de faire est typiquement moins coûteuse, car les entreprises privées sont soumises à la discipline du profit. Ce qu’il faut comprendre ici c’est que les profits des entreprises privées dans un contexte de concurrence sont presque toujours moins élevés que le gaspillage des administrations publiques en situation de monopole. Une telle approche est par contre susceptible de créer des conflits d’intérêt lorsque vient le temps d’attribuer les contrats. De plus, les priorités et la structure des services demeurent déterminées par les fonctionnaires et les politiciens plutôt que par les citoyens-bénéficiaires.

Une troisième façon est de donner des «bons», en particulier aux plus démunis, pour qu’ils puissent se payer eux-mêmes des services (éducation, logement, etc.) sur le marché privé, et de laisser tous les autres citoyens choisir et payer directement. On évite ainsi d’entretenir une lourde bureaucratie pour s’occuper des 80% de la population qui peuvent se débrouiller seuls, sans pour autant laisser tomber ceux qui nécessitent de l’aide.

Cette façon de faire procure les bénéfices de la concurrence pour la fourniture de services, tout en obligeant les entreprises à tenir compte des exigences des consommateurs. De telles pratiques sont toutefois désavouées par tous ceux qui croient que les « experts » des administrations publiques savent mieux que les citoyens ce qui est bon pour ces derniers.

Le monde de l’éducation est une bonne étude de cas. Sans entrer dans les détails, l’expérience américaine nous démontre que la majorité des parents qui ont le choix entre un système de bons d’éducation (qui leur permet d’envoyer leurs enfants à l’école de leur choix) et un monopole public préfèrent de loin le premier. Un tel système de bons permet d’économiser de l’argent et de fournir des services de meilleure qualité, tout en maintenant un équilibre entre la liberté de choix des individus et la solidarité envers les plus pauvres de notre société.

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