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Communiqués de presse

À partir de demain, Ottawa vit à crédit

Montréal, le 14 décembre 2018 – Le gouvernement fédéral aura dépensé toutes ses recettes pour l’année 2018 le 15 décembre vers 21 heures. Pour les seize jours restants, il devra emprunter pour payer ses factures. La plupart des provinces s’en tirent mieux : le Québec et la Colombie-Britannique, notamment, auront encore de l’argent en banque bien après le réveillon du Jour de l’an, selon des calculs effectués par l’IEDM.

« Si le gouvernement fédéral avait respecté ses engagements électoraux, la date où il aurait tout dépensé cette année aurait été tout juste après Noël, avec un objectif de zéro déficit en 2019 », explique Germain Belzile, chercheur associé senior à l’IEDM. « La situation actuelle est d’autant plus alarmante qu’Ottawa ne prévoit pas de retour à l’équilibre. »

Rappelons que le gouvernement fédéral a de nouveau renié sa promesse de retour à l’équilibre budgétaire en annonçant, lors de son dernier énoncé économique, un déficit de 18,1 milliards $ pour l’année financière en cours. Cela représente un endettement supplémentaire de près de 500 $ par Canadien, seulement pour cette année.

Du côté des provinces, la plupart devront également boucler l’année avec de l’argent emprunté. Seuls le Québec, la Colombie-Britannique et l’Île-du-Prince-Édouard ont réussi à mettre leurs comptes à l’équilibre ou à générer des surplus. La Nouvelle-Écosse y est presque arrivée.

La championne du déficit est l’Alberta, qui avait déjà dépensé tous ses revenus le 16 novembre; cette province vit à crédit pour un huitième de l’année. Elle est suivie par l’Ontario, qui a tout dépensé le 1er décembre.

Tableau 1

Les gouvernements provinciaux qui n’ont pas utilisé la période de croissance économique récente pour assainir leurs finances publiques pourraient bien se retrouver sans marge de manœuvre en cas de soubresaut économique.

« Plusieurs gouvernements provinciaux vivent au-dessus de leurs moyens depuis un bon moment. Ils auraient dû profiter de la bonne situation économique pour arrêter de vivre à crédit », explique Kevin Brookes, analyste en politiques publiques à l’IEDM. « En fait, les provinces, et même Ottawa, devraient suivre l’exemple du Québec, qui était l’un des pires élèves du Canada il n’y a pas si longtemps, et qui est maintenant premier de classe. »

« Les ministres des Finances ne semblent pas tenir compte du grand nombre d’études qui montrent qu’augmenter les dépenses publiques n’est pas une solution miracle. Les déficits d’aujourd’hui sont, tôt ou tard, les impôts de demain. Quelqu’un, un jour, devra ramasser la facture, et celle-ci pourrait être salée si les taux d’intérêt devaient augmenter davantage », conclut Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’IEDM.

L’IEDM remercie l’Institut économique Molinari, basé à Paris et Bruxelles, pour nous avoir inspiré dans l’élaboration de la méthodologie à la base du calcul utilisé dans ce communiqué.

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L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques. Par ses publications et ses interventions, l’IEDM alimente le débat sur les politiques publiques au Québec et à travers le Canada en proposant des réformes fondées sur les principes de l’économie de marché et de l’entrepreneuriat.

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Demandes d’entrevues : Daniel Dufort, Directeur, IEDM. Tél. : 514-273-0969 p. 2224 / Cell. 438-886-9919 / courriel : ddufort@iedm.org

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