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Textes d'opinion

Les cours d’économie, les syndicats et les sapins

 

Pauvre ministre de l’Éducation… Introduire un cours de finances personnelles au secondaire à la prochaine rentrée, alors que ce cours est absent depuis plusieurs années, est une idée pleine de bon sens qui devrait faire consensus dans toute société. Mais pas au Québec, semble-t-il.

Ici, la majorité silencieuse (composée de parents qui ont à cœur l’éducation de leurs enfants) est probablement d’accord, mais la minorité bruyante (composée surtout de syndicats), elle, ne l’est pas.

Certains ne sont pas convaincus de l’urgence d’offrir d’un tel cours, qui enseignera probablement des notions de base en finances personnelles. Peut-être devraient-ils se renseigner sur le taux d’endettement record des Québécois?

D’ailleurs, la réaction de Sylvain Mallette, président du syndicat FAE (Fédération autonome de l’enseignement) montre bien le besoin de familiariser les Québécois avec l’économie et les finances. « Et d’où sortira le matériel pédagogique ? Des institutions financières ? », a-t-il dit. Cette méfiance envers tout ce qui touche à l’argent ou aux entreprises privées montre que le ministre de l’Éducation a pris une bonne décision.

Les principes de base en finances et en économie sont des principes universels, peu importe qui rédigera le matériel. Et vous savez quoi ? Même si les banques s’en chargeaient (ce qui n’arrivera pas, ne soyons pas ridicules), j’ai l’impression que nos enfants seraient mieux outillés que si c’est le gouvernement qui le faisait.

Les Québécois manquent manifestement de connaissances financières. Ce cours va certainement les aider. Les jeunes vont s’outiller pour l’avenir et peut-être que cette initiative déclenchera une étincelle chez certains d’entre eux, qui voudront s’intéresser davantage au monde de la finance ou peut-être même se lancer en affaires.

Au-delà des finances personnelles, il ne faudrait pas non plus oublier l’enseignement de l’économie au sens large. Les concepts importants comme les incitations, les coûts de transaction, l’offre et la demande, et la concurrence ne sont pas des notions enseignées aux jeunes. Quand ceux-ci deviennent des adultes, ils ont une conception souvent erronée des concepts de base de l’économie de marché, celle dans laquelle nous vivons, faut-il le rappeler!

Pour s’enrichir comme société, il faut que davantage de gens comprennent, si ce n’est que sommairement, les rouages d’une économie et le processus de création de richesse.

Pensons aux enjeux qui font l’actualité. Nos jeunes sont-ils suffisamment outillés pour comprendre les tenants et aboutissants des positions anti-libre-échange du président américain Donald Trump ? Je ne crois pas. Or, c’est une situation qui les concerne autant que nous tous.

Enfin, enseigner les principes économiques de base fera de nos jeunes des électeurs mieux informés lorsqu’ils auront l’âge de voter. Cela leur permettra de mieux juger les programmes politiques de chaque parti et d’éviter de se faire passer des sapins par les politiciens et les groupes de pression !

Jasmin Guénette est vice-président de l’Institut économique de Montréal. Il signe ce texte à titre personnel.

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