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Communiqués de presse

Élargissement du régime de retraite public : Québec a raison de ne pas suivre Ottawa

Montréal, le 18 janvier 2017 – Alors que plusieurs groupes de pression incitent le gouvernement du Québec de suivre l’exemple d’Ottawa et d’étendre le Régime des rentes du Québec (RRQ), l’IEDM rappelle qu’il s’agirait d’un cadeau empoisonné pour les travailleurs, qui subiraient les coûts d’une telle politique. Une bonification du régime public se traduira par une augmentation des contributions déduites à la source, tant celles des travailleurs que des employeurs. Cela entraînera une diminution du revenu disponible pour les Canadiens, jusqu’à 2130 $ par année.

Le Québec est la seule province à ne pas avoir adhéré à la réforme du Régime de pensions du Canada, telle qu’adoptée par le reste du pays, rappelle Youri Chassin, directeur de la recherche à l’IEDM. « En ce moment, la proposition sur laquelle le gouvernement québécois table est moins ambitieuse que celle du fédéral, mais elle entraînerait quand même des coûts supplémentaires pouvant atteindre 1500 $ pour les travailleurs et les entreprises d’ici. Ceux qui arrivent à peine à boucler leurs fins de mois seront dans une situation encore plus précaire qu’avant. »

« Cette mesure va non seulement réduire le revenu des ménages de la classe moyenne pendant les prochaines années, elle risque même de réduire l’épargne volontaire de ces derniers, comme les cotisations aux REER ou aux RVER », soutient Youri Chassin. « Ce n’est qu’en décembre dernier que le Régime volontaire d’épargne retraite (RVER) est entré en vigueur partout au Québec. Les effets concrets de cette initiative n’ont même pas été mesurés. Le gouvernement désavouerait-il son propre programme ? »

Il est faux de croire que les Canadiens n’épargnent pas assez pour maintenir leur niveau de vie à la retraite, souligne aussi M. Chassin. Ils sont mieux préparés à la retraite qu’il n’y paraît. « Le niveau de vie des ménages les plus pauvres est bien protégé à la retraite. D’ailleurs, le Canada s’illustre toujours parmi les pays industrialisés par un taux de pauvreté chez ses aînés plus faible que la moyenne », dit-il.

C’est d’autant plus vrai lorsqu’on prend en compte la valeur des maisons, un actif rarement inclus dans les calculs des partisans d’une augmentation des régimes publics qui représente 2 143 milliards de dollars au pays. Cela explique que les Canadiens, et les Québécois encore davantage, prennent leur retraite plus tôt que dans bien des pays développés. Il serait plus logique d’augmenter l’âge de la retraite en fonction de la hausse de l’espérance de vie.

« Élargir le régime public signifie en réalité imposer une nouvelle taxe sur la masse salariale, alors qu’il est déjà reconnu que ces taxes sont beaucoup trop élevées au Québec et nuisent autant aux travailleurs qu’à la compétitivité des entreprises d’ici », souligne dit Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’Institut économique de Montréal. « En dernière analyse, une telle réforme est loin d’être optimale, et c’est pourquoi le statu quo est l’option préférable ».

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L’IEDM est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.

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Demandes d’entrevues : Pascale Déry, conseillère principale, communications et développement IEDM / Tél. : 514-273-0969 p. 2233 / Cell. : 514-502-6757 / courriel : pdery@iedm.org

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