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20. Pourquoi est-il si difficile d’atteindre un accord global?

Les externalités négatives des activités émettrices de GES ne sont pas uniquement supportées par les citoyens du pays émetteur puisqu’elles sont exportées à leurs voisins et au reste de la planète. Par le fait même, les bénéfices de la réduction de GES ne sont pas uniquement captés par le pays mettant en place des politiques de mitigation, mais par tous les pays. Les gouvernements ont donc une incitation à se comporter en passager clandestin, c’est-à-dire à bénéficier des réductions de GES des autres sans contribuer eux-mêmes aux efforts de réduction qui imposeraient des coûts à leurs citoyens.

Afin d’éliminer cette incitation et de s’assurer que tous les pays respectent leur engagement, il est logique de tenter d’établir un accord international contraignant qui imposeraient des pénalités pour le non-respect des cibles. La nécessité d’imposer un accord contraignant vient cependant diminuer les chances de signature d’un tel accord, les pays préférant des cibles de réduction volontaires et non contraignantes.

Les contextes économiques divergents des différents pays rendent aussi la signature d’un accord contraignant très difficile. Le principe des « responsabilités communes, mais différenciées », qui reconnaît que tous les pays ont un rôle à jouer mais qui tient compte des particularités de chacun, illustre bien les divergences d’intérêts entre les pays développés et en développement.

Les pays développés, qui sont responsables de la majorité des émissions de GES à ce jour, auront un impact moindre dans le futur puisque la proportion des émissions en provenance des pays moins développés est croissante. De plus, les impacts des changements climatiques qui ont jusqu’à maintenant été causés par les émissions des pays développés seront davantage ressentis chez les pays en développement. Leur plus faible capacité d’adaptation, qui est proportionnelle au niveau de richesse, les rend plus vulnérables.

Les pays développés ne signeront pas d’accord contraignant sans une contribution non négligeable de ceux dont le taux de croissance sera élevé au cours des prochaines années. De leur côté, les pays moins riches exigent des cibles adaptées à leur situation et un appui financier à leur transition énergétique, puisque leur niveau de richesse actuel ne leur permet pas de se priver de l’énergie bon marché fournie par les combustibles fossiles.

La « finance climatique » est la solution préconisée. Elle permet le transfert de ressources financières des pays développés vers les pays en développement pour l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques.

Certains mécanismes, comme le Fonds d’adaptation et le Mécanisme de développement propre, créés pour les parties du Protocole de Kyoto, ainsi que le Fonds pour l’environnement mondial, permettent déjà le financement de projets liés aux changements climatiques dans les pays en transition.

Dans le cadre des négociations de Paris 2015, le Fonds vert pour le climat, mis sur pied pour aider à atteindre les objectifs de la CCNUCC, aura une influence déterminante sur la signature d’un accord contraignant incluant les pays en voie de développement. Les pays développés ont promis en 2009 et en 2010, dans le cadre des négociations de Copenhague et de Cancun, de mobiliser 30 milliards de dollars pour la période 2010-2012 et 100 milliards de dollars par année à partir de 2020 pour la transition énergétique des pays en développement(52). Cependant, en date du 5 octobre 2015, seulement 10,2 milliards de dollars ont été promis pour la capitalisation initiale du fonds(53).

Notes
52. Richard K. Lattanzio, « International Climate Change Financing: The Green Climate Fund (GCF) », Congressional Research Service, 17 novembre 2014, p. 4. 
53. Green Climate Fund, « Status of Pledges and Contributions Made to the Green Climate Fund », 5 octobre 2015.

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