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Communiqués de presse

Négociations des conventions collectives : confusion autour du « gel salarial »

Montréal, le jeudi 12 mars 2015 – Alors que le gouvernement et les syndicats négocient le renouvellement des conventions collectives du secteur public, les chiffres discutés sur la place publique omettent un aspect important du calcul: la progression annuelle dans les échelons salariaux. « Quand on tient compte de ces échelons, l’offre gouvernementale ne représente plus le “gel salarial” tant décrié par les centrales syndicales, mais bien une hausse pour une bonne partie des employés du secteur public », explique Youri Chassin, auteur d’un Point publié aujourd’hui par l’IEDM.

Les échelons salariaux sont les différents niveaux de salaire associés à l’ancienneté d’un employé. Lorsqu’on monte d’un échelon, ce qui peut se produire à chaque année, le salaire s’apprécie d’un certain pourcentage. Ainsi, même dans le cas d’un « gel des salaires », un employé peut voir sa rémunération augmentée d’une année à l’autre en progressant dans l’échelle salariale.

Afin d’illustrer l’effet de cette progression sur les salaires, l’auteur utilise l’exemple fictif de Marc, un enseignant dans la trentaine avec six ans d’expérience. Si l’on tient compte de l’ascension qu’il fera dans l’échelle salariale, son salaire de 58 991 $ augmenterait de 16 598 $ au cours des cinq prochaines années. Et ce, alors que le gouvernement offre un « gel » de l’échelle salariale pour les deux prochaines années suivis d’une indexation de 1 % pour les trois années subséquentes.

Si c’était l’offre syndicale qui était acceptée telle quelle (augmentation de 3 % par année jumelée à un rattrapage de 5,5 % pour l’année 2015), le salaire de Marc augmenterait de 29 715 $ après cinq ans.

Quelle que soit l’issue des négociations, cette hausse salariale sera, pour bon nombre d’employés du secteur public comme Marc, beaucoup plus élevée que celle qu’obtiennent en moyenne les employés dans le secteur privé. En appliquant cette hausse beaucoup plus modeste au salaire de Marc, on obtiendrait une augmentation d’approximativement 8406 $ pour les cinq ans de la prochaine convention collective. Autrement dit, l’augmentation proposée par le gouvernement – vu comme un « gel salarial » – est pour un travailleur comme Marc près de deux fois supérieure au scénario prévu pour les travailleurs du secteur privé en moyenne.

« Il est trompeur de parler de gel salarial sans mentionner qu’une bonne partie des employés progresseront dans les échelons salariaux, et toucheront donc des augmentations importantes dans les cinq prochaines années, soutient Youri Chassin. Beaucoup de travailleurs du secteur privé seraient ravis de se voir imposer ce genre de gel! »

Le Point intitulé « Les échelons salariaux dans le secteur public » est signé par Youri Chassin, économiste et directeur de la recherche à l’IEDM, en collaboration avec Alexandre Moreau, analyste en politiques publiques. Cette publication est disponible sur notre site.

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L’Institut économique de Montréal est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.

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Demandes d’entrevues : Mariam Diaby, Directrice des communications, Institut économique de Montréal / Tél. : 514-273-0969 p. 2231 / Cell. : 514-668-3063 / Courriel : mdiaby@iedm.org

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