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Textes d'opinion

Hong Kong est-il l’avenir de la Chine?

Les dirigeants chinois ont décidé lors d’une importante réunion du Comité central du Parti communiste chinois qui s’est conclu récemment de relancer le processus des réformes économiques libérales amorcées en 1978 par Deng Xiaoping. Ce sont ces réformes qui sont à l’origine du prodigieux développement économique de la Chine depuis les 35 dernières années.

Bien que cet élan de prospérité ait généré son lot de problèmes environnementaux, notamment sur le plan de qualité de l’air, il demeure que les conditions de vie de centaines de millions de chinois se sont significativement améliorées grâce à cette libéralisation économique.

Le poids de l’économie chinoise dans l’économie mondiale est maintenant tel que les décisions prises lors de cette réunion ne manqueront pas d’affecter l’économie du Canada et du Québec.

L’expérience de Hong Kong nous montre de quelle manière la route vers le capitalisme pourrait renforcer le dynamisme de l’économie chinoise et accroître la prospérité de 1,3 milliards de citoyens chinois.

Hong Kong représente en effet l’un des exemples les plus frappants et concluants au monde d’une société qui est parvenue à sortir du sous-développement en s’appuyant sur la liberté économique.

Le PIB réel par habitant du territoire a été multiplié par neuf entre 1961 et 2009. Hong Kong est parvenu, en quelques décennies seulement, à faire de son économie l’une des plus prospères au monde.

Selon l’indice de liberté économique dans le monde de l’Institut Fraser, l’économie de Hong Kong est la plus libre au monde depuis 1970. Cette liberté économique s’appuie sur trois éléments :

1. Un État de taille réduite

Les dépenses publiques en pourcentage du PIB sont de seulement 19,2 % à Hong Kong alors qu’elles sont de 42,9 % au Canada. L’impôt sur le revenu des particuliers est un impôt à taux unique de 15 % et l’impôt sur les bénéfices des entreprises est de 16,5 %. Il est important de noter qu’il n’y a pas de taxes sur les ventes, sur les dividendes et sur les gains en capital.

2. Une réglementation souple et efficace de l’activité économique

Hong Kong est l’une des entités territoriales dans lesquelles il est le plus facile de faire des affaires, selon le rapport Doing Business de la Banque mondiale qui mesure annuellement le coût pour les entreprises de la réglementation des affaires. Hong Kong a toujours eu un marché du travail flexible même si la législature a adopté en 2011, pour la première fois de son histoire, une loi sur le salaire minimum. Enfin, le dollar de Hong Kong est une devise stable et pleinement convertible.

3. L’ouverture aux échanges internationaux

Hong Kong ne prélève aucun droit de douane et n’impose aucun quota. Il n’y a pas non plus de restrictions à l’entrée ou au rapatriement du capital, ni sur la conversion et le transfert des bénéfices et des dividendes provenant d’investissements directs. Cela explique que Hong Kong se soit classé troisième dans le monde après les États-Unis et la Chine continentale en termes d’entrées d’investissements directs étrangers en 2012 et au quatrième rang après les États-Unis, le Japon et la Chine continentale pour ce qui est des sorties.

La libre circulation des capitaux a contribué à faire de Hong Kong un centre financier international de première importance. Ainsi, en septembre 2012, la bourse de Hong Kong était la sixième en importance au monde et la deuxième plus grande en Asie en ce qui a trait à la capitalisation. Selon le Global Financial Centres Index, Hong Kong est également le centre financier le plus concurrentiel en Asie et le troisième au monde derrière Londres et New York.

Pour toutes ces raisons, le dynamisme économique de Hong Kong devrait non seulement être une source d’inspiration pour les dirigeants chinois, mais également pour les critiques du capitalisme d’ici qui ont tendance à oublier comment la richesse est créée.

Jean-François Minardi est analyste en politiques publiques à l'Institut économique de Montréal. Il signe ce texte à titre personnel.

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