fbpx Les interventions de l'État dans l'industrie des arts martiaux mixtes.

" /> Les interventions de l'État dans l'industrie des arts martiaux mixtes.

" /> Les interventions de l'État dans l'industrie des arts martiaux mixtes.

" /> Les interventions de l'État dans l'industrie des arts martiaux mixtes.

" />

Textes d'opinion

Le poing invisible (ou l’incroyable histoire des arts martiaux mixtes)

Traduction d'une chronique parue dans plusieurs journaux de Sun Media publiée en exclusivité sur ce site.

On peut apercevoir dans plusieurs villes canadiennes des panneaux publicitaires faisant la promotion d'un sport relativement nouveau appelé « arts martiaux mixtes » (mixed martial arts ou MMA en anglais) et de l'une de ses principales vedettes Georges St-Pierre.

Ce phénomène est relativement récent.

Autrefois considérés comme un sport marginal, connu seulement d'une poignée de partisans, les arts martiaux mixtes sont devenus l'un des sports à la croissance la plus rapide en Amérique du Nord et ils continuent d'obtenir beaucoup de succès, même si l'État leur a mis plusieurs bâtons dans les roues.

L'intervention de l'État, comme c'est souvent le cas dans d'autres secteurs de l'économie, a d'abord nui à l'industrie des arts martiaux mixtes et l'a presque acculée à la faillite. À la fin des années 1990, quelques années après les débuts du sport au Colorado, de nombreuses commissions sportives aux États-Unis ont refusé de l'approuver et plusieurs États l'ont même interdit. La situation s'est répétée lorsque les arts martiaux mixtes sont arrivés au Canada : l'Ontario a tardé à légaliser le sport et on raconte que les autorités municipales à Vancouver ont souvent failli annuler des combats en raison de préoccupations liées aux assurances.

L'État un peu comme lorsqu'il prétend protéger la population contre l'alcool, le tabac ou les aliments gras a cherché à « protéger » les combattants en interdisant ce sport, soutenant qu'il est trop violent et susceptible de causer des blessures graves ou même la mort.

Les recherches n'appuient pas cette position. En 2006, le Journal of Sports Science and Medicine a publié une étude détaillée montrant que la dangerosité des arts martiaux mixtes est exagérée. L'étude a examiné 170 compétitions organisées pendant une période de quatre ans : elle n'a relevé aucune blessure sérieuse (et encore moins de morts) et plus de la moitié des blessures rapportées étaient des coupures, des ecchymoses ou des poings brisés. En d'autres mots, rien de plus grave qu'au hockey.

Pourtant, pendant que l'État tentait d'interdire le sport, des entrepreneurs ont continué à innover et l'intérêt des consommateurs envers le produit n'a cessé d'augmenter. Les arts martiaux mixtes se sont autoréglementés en adoptant davantage de règles, comme l'ajout de rounds et de catégories en fonction du poids, pas tant pour apaiser l'État que pour répondre aux demandes des spectateurs qui souhaitaient une action plus rapide et des combats plus équilibrés.

Si l'intervention de l'État avait réussi à tuer dans l'oeuf les arts martiaux mixtes, on aurait causé un préjudice à des millions de consommateurs satisfaits, à des centaines de promoteurs innovateurs et à la croissance d'une nouvelle industrie qui a permis au Canada de se faire connaître comme le pays d'origine d'une autre icône sportive : Georges St-Pierre.

St-Pierre lui-même n'aurait pas pu faire croître son entreprise fondée sur la publicité et les commandites découlant de sa célébrité. Il n'est pas seulement un athlète, mais aussi un entrepreneur cultivant sa propre image de marque, surnommée « GSP 2.0 », pour se préparer au moment où il ne pourra plus combattre. Il gagne déjà des revenus de 10 à 15 millions de dollars par année et son équipe veut développer les créneaux du cinéma et des jeux vidéo.

Heureusement, la « main invisible » d'Adam Smith a finalement triomphé. En l'espèce, il vaudrait mieux parler de « poing invisible »!

Je remercie mon ami Joseph Humire, senior fellow à l'International Freedom Educational Foundation, pour avoir porté ce sujet à mon attention et m'avoir donné l'inspiration pour écrire cette chronique.

Michel Kelly-Gagnon est président et directeur général de l'Institut économique de Montréal.
* Cette chronique est publiée dans les journaux de Sun Media, tant dans ses quotidiens présents dans plusieurs des marchés urbains canadiens les plus importants (Toronto, Ottawa, Calgary, Edmonton, Winnipeg et London) que dans ses 28 quotidiens régionaux
.

Back to top