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Textes d'opinion

Une perspective optimiste pour 2012

Traduction d'une chronique parue dans le Toronto Sun publiée en exclusivité sur ce site.

Je n’ai jamais vraiment cru aux prédictions économiques. Les analystes ont tendance à se tromper au moins la moitié du temps ou ne proposent que des prédictions des plus vagues. Par exemple, j’ai reçu il y a quelques semaines le bulletin d’information d’une firme réputée qui affirmait que la probabilité qu’une récession survienne en 2012 s’établissait à 50 %… et la probabilité contraire à 50 % également!

Si vous êtes de ceux qui veulent croire que 2012 sera une année raisonnablement favorable sur le plan de la croissance économique, voici quelques arguments pour étayer votre position.

La plupart des économistes canadiens prévoient une croissance modeste du PIB cette année, de 1,5 à 2,5 %. Ces résultats sont loin d’être excellents, mais étant donné que l’Europe est déjà en récession et que celle-ci persistera en 2012, une faible croissance est un moindre mal.

Cette prédiction implique un apparent « découplage » des économies européennes et nord-américaines, ces dernières continuant à croître malgré l’incertitude et les difficultés économiques qui continuent d’affliger le vieux continent.

Puisque les États-Unis sont de loin notre principal partenaire commercial, l’état de l’économie américaine est le principal facteur qui influence notre situation. Bien que la crise budgétaire à Washington fasse les manchettes depuis des mois, les économistes ont constaté avec surprise que la croissance se maintient aux États-Unis. Les consommateurs ont repris confiance ces derniers temps. Les économistes prédisent en moyenne une croissance annuelle de 2 à 3 % pour nos voisins, à moins que la crise européenne ne s’aggrave.

L’économie américaine a créé au moins 100 000 nouveaux emplois pendant cinq mois d’affilée, la première série du genre depuis 2006. Le nombre de personnes ayant fait une demande pour recevoir des prestations d’assurance chômage a aussi diminué à son seuil le plus bas depuis avril 2008.

Autre élément permettant d’adopter une perspective relativement optimiste : les entreprises canadiennes ont affiché une forte croissance de leurs bénéfices l’an dernier et détiennent beaucoup de liquidités. Cette situation devrait les aider à financer leur croissance et à éviter un ralentissement excessif de leurs activités et des pertes d’emplois.

Quoi que l’économie puisse très bien continuer de se détériorer à court terme alors que le difficile processus de réajustement à des décennies de dépenses publiques excessives suit son cours, les entrepreneurs et les innovateurs créeront toujours de la richesse, malgré les obstacles dressés par les politiciens et les bureaucrates.

Pour toutes ces raisons, j’ai tendance à être optimiste par rapport à l’avenir, malgré tous les problèmes qu’on anticipe à court et à moyen terme. Toutefois, je n’ai pas la prétention de savoir ce qui va se passer en 2012, car si je pouvais réellement prédire l’avenir je serais beaucoup plus riche que je ne le suis actuellement! Je partage simplement ces quelques observations car je pense que l’esprit créatif des individus finira par surmonter la plupart des obstacles. Le Canada est un formidable endroit où vivre et prospérer. Nous ne devons pas l’oublier, que la croissance économique soit au rendez-vous ou non en 2012.

Michel Kelly-Gagnon est président et directeur général de l'Institut économique de Montréal.

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