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Textes d'opinion

Climategate : prise 2!

Vous souvenez-vous du Climategate? En novembre 2009, il avait fallu patienter plusieurs semaines avant que nos médias locaux daignent rapporter le séisme qui secouait la science du climat et qui occupait sans relâche la presse internationale. On apprenait alors qu’une source anonyme avait rendu publics plus d’un millier de courriels échangés entre des chercheurs particulièrement influents auprès du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Ces courriels révélaient que les données qui avaient servi à la rédaction de rapports alarmistes, lesquels continuent d’orienter les politiques publiques, avaient été délibérément manipulées afin d’occulter le fait qu’aucun réchauffement climatique n’avait été enregistré depuis presque 15 ans.

Nous sommes le 1er décembre 2011 et l’histoire se répète. La même source anonyme vient de dévoiler plus de 5000 nouveaux courriels incriminant encore et toujours les chercheurs dans le giron du GIEC, dont Michael E. Mann de l’Université Penn State et Phil Jones l’Université d’East Anglia. Or, encore une fois, nous avons droit à l’omertà médiatique. Alors qu’on nous rapporte des faits divers souvent sans intérêt, personne ne souffle mot de la nouvelle bombe qui ébranle la science climatique officielle. Il faut croire qu’un vol d’essence dans une station-service est plus important que les pratiques douteuses des scientifiques du GIEC!

Revenons aux courriels. Comme en 2009, ils jettent un éclairage peu flatteur sur les scientifiques qui les ont rédigés. On y apprend entre autres que ces chercheurs :

1) doutent de la qualité de certaines de leurs propres études et admettent entre eux la pertinence des critiques des sceptiques;
2) complotent pour entretenir la théorie du réchauffement anthropique, notamment en manipulant les données et les modèles;
3) emploient des méthodes d’intimidation contre les scientifiques « dissidents » dont les travaux sont susceptibles de nuire à leur cause;
4) considèrent que la question climatique est avant tout une cause politique. La recherche de l’exactitude scientifique semble secondaire;
5) redoublent d’efforts pour se soustraire à la loi sur l’accès à l’information en cachant leurs données.

Ces révélations sont graves parce que de nombreux gouvernements se basent sur les études du GIEC pour élaborer de coûteuses politiques environnementales. L’Australie, par exemple, vient d’imposer une taxe sur le carbone qui fera augmenter les prix de tous les biens et qui nuira assurément à la création d’emplois.

Le contenu des courriels est également inquiétant, car s’il y a vraiment supercherie, cela signifie que les grands de ce monde qui sont actuellement à Durban, dans le cadre des négociations sur le climat, discutent de mesures à prendre pour contrer un réchauffement anthropique qui ne repose pas sur des bases scientifiques solides.

Nombreux sont ceux qui minimisent l’importance de ces courriels et accusent les sceptiques de négationnisme. C’est une erreur : d’abord parce que le doute est à la base de la démarche scientifique; ensuite, parce que fermer les yeux sur le contenu des courriels, c’est s’exposer au canular le plus coûteux de l’histoire de l’humanité.

Nathalie Elgrably-Lévy est économiste senior à l'Institut économique de Montréal.
* Cette chronique a aussi été publiée dans Le Journal de Québec.

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