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Communiqués de presse

Le secteur privé à but lucratif en santé est deux fois plus important en France qu’aux États-Unis

Montréal, 24 avril 2008 – Le secteur privé à but lucratif en santé en France regroupe 1052 hôpitaux, soit 37% du total des établissements de santé avec capacité d’hospitalisation complète, ou 21% des lits. À titre de comparaison, ces taux représentent environ deux fois la taille du secteur privé à but lucratif aux États-Unis, qui compte 15% de l’ensemble des hôpitaux et 12% des lits. «Ces prestataires privés de soins jouent un rôle indispensable dans le système de santé en France, pays de tradition social-démocrate, sans pour autant constituer une menace à l’accessibilité et à l’universalité des soins, contrairement au discours véhiculé par les défenseurs du statu quo au Québec qui sont à contre-courant de la quasi-totalité des pays développés», affirment les économistes Yanick Labrie et Marcel Boyer.

L’Institut économique de Montréal (IEDM) publie une Note économique sur le système de santé français dans la foulée du Rapport Castonguay, au moment où le ministre Couillard évoque avec précaution la possibilité d’un projet pilote pour confier la gestion d’éventuels nouveaux hôpitaux à des gestionnaires privés.

La France: un chef de file mondial en hospitalisation privée

Les établissements privés français à but lucratif sont spécialisés avant tout en chirurgie et en soins de courte durée. Ils prennent en charge, chaque année, environ sept millions de patients et réalisent notamment près de 60% des chirurgies. Par exemple, le secteur privé à but lucratif effectue une chirurgie sur deux de l’appareil digestif, deux chirurgies cardiaques sur cinq, trois opérations de la cataracte sur quatre et trois accouchements sur dix.

Faire jouer la concurrence

La France parvient à atteindre de meilleurs résultats que le Canada et le Québec en matière de santé sans dépenser plus. Selon les auteurs de la note, «la concurrence entre les différents prestataires de soins en France est un facteur clé qui explique pourquoi la croissance des dépenses de santé a pu être maintenue à un niveau raisonnable en France malgré le vieillissement plus rapide de sa population, car en poussant les établissements à chercher constamment à améliorer la qualité de leurs services et à se démarquer des concurrents, elle les force aussi à innover et à réduire les coûts.» Ces incitations à l’efficacité permettent de traiter le plus grand nombre de cas possible dans les meilleurs délais. Contrairement à la situation de blocage qui prévaut au Canada, l’universalité des soins est assurée en France sans devoir rationner les services par des files d’attente. Il n’est donc pas étonnant de constater que les Français montrent un taux de satisfaction à l’égard de leur système de santé parmi les plus élevés au monde.

Un système mixte, universel et accessible

Un système de santé peut être public et universel sans pour autant que les soins soient quasi-exclusivement rendus par des établissements du secteur public et la France en donne le meilleur exemple. Le système de santé français a acquis une grande notoriété en 2000 lorsqu’il a été classé au 1er rang sur 191 pays par l’Organisation mondiale de la santé. Selon une étude récente, la France arrive au premier rang mondial en ce qui concerne le taux de mortalité évitable en raison de causes liées à des soins de santé déficients.

Tous les patients des hôpitaux publics et privés sont couverts par le régime public d’assurance-maladie, qui rembourse les trois quarts des dépenses de santé et 92 % des frais d’hospitalisation, le reste étant assumé par des organismes d’assurance complémentaire et par les patients eux-mêmes. Plus de 90% des Français possèdent une assurance complémentaire. Un autre régime, la couverture médicale universelle complémentaire, prend en charge les assurés les plus pauvres, sans cotisation requise ni déboursement préalable.

La Note économique Le secteur privé dans un système de santé public : l’exemple français a été préparée par Yanick Labrie, chercheur associé à l’IEDM et chargé de cours à l’Institut d’économie appliquée de HEC Montréal en collaboration avec Marcel Boyer, vice-président et économiste en chef de l’IEDM. M. Boyer est également titulaire de la Chaire Bell Canada en économie industrielle de l’Université de Montréal.

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Renseignements et demandes d’entrevues: André Valiquette, Directeur des communications, Institut économique de Montréal, Tél.: (514) 273-0969 p. 2225 / Cell.: (514) 574-0969 / Courriel: avaliquette (@iedm.org)

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