fbpx

Communiqués de presse

Existe-t-il un marché des relations amoureuses?

Montréal, 12 février 2008 – À l’occasion de la Saint-Valentin, l’Institut économique de Montréal (IEDM) présente une analyse originale à propos des stratégies et des mécanismes de marché à l’œuvre sur les sites de rencontre en ligne. Dans une Note économique hors série, l’économiste Mathieu Laberge explique que «Les sites de rencontre sont des “marchés des relations amoureuses” dans la mesure où ils facilitent la rencontre d’offreurs et de demandeurs. Le comportement des hommes et des femmes à la recherche d’un partenaire s’explique en partie par des stratégies que la science économique peut aider à comprendre». L’analyse économique s’appuie sur des données fournies par le site RéseauContact.

Les sites de rencontre sont des marchés

Il s’agit d’un marché potentiel considérable, dont la taille est estimée à partir du nombre de célibataires adultes qui utilisent Internet à des fins de socialisation, soit 600 000 Québécois. Les sites de rencontre virtuelle permettent l’accès à un bassin de célibataires beaucoup plus important que celui offert par les moyens traditionnels, comme les bars, de même qu’un «catalogage» des candidats potentiels en fonction des préférences des demandeurs. Ces sites constituent aussi des «marchés de l’attention» puisque les utilisateurs se concurrencent pour le temps et l’effort des autres usagers. Comme dans toute transaction, la science économique permet d’identifier les comportements des utilisateurs qui sont influencés par les déterminants habituels des marchés: prix, quantité, information, coût de renonciation et rareté, entre autres.

La rareté est payante: passé 55 ans, les hommes ont la cote

Les données recueillies indiquent qu’après 55 ans, on observe une augmentation de la demande pour les hommes, comparativement à celle pour les femmes, telle que mesurée par le nombre moyen de messages reçus. Cela s’explique par la réduction de l’écart entre le nombre d’hommes et de femmes sur le site; aussi, par les préférences des participants pour les femmes plus jeunes et les hommes plus âgés.

Il faut se différencier pour séduire

Pour les 55 ans et moins, la situation est inversée et les femmes sont relativement plus rares que les hommes, ce qui augmente leur «valeur» sur le marché des relations amoureuses. Étant donné leur abondance relative, les hommes doivent chercher à se différencier les uns des autres. Sur RéseauContact, ils peuvent le faire en devenant «membres privilèges», ce qui permet d’envoyer des messages personnalisés. Ce service permet également de réduire le temps de recherche en identifiant les femmes qui ont montré un intérêt pour leur fiche. Deux fois plus d’hommes que de femmes sont inscrits à ce service.

Une transaction repose sur une information crédible

Pour augmenter la différenciation et la crédibilité de l’information transmise, les membres des sites de rencontre peuvent ajouter un «signal», en jargon économique. Le signal le plus important est la présence d’une photo, qui semble aussi encourager la véracité des autres informations fournies sur l’apparence physique.

Dans la drague aussi, il y a un coût de renonciation

La drague classique est une activité coûteuse en temps et les sites de rencontre réduisent ce coût de recherche d’un partenaire. Le coût de renonciation d’un utilisateur est estimé par la valeur d’une heure de son travail et varie donc selon le salaire des individus. L’efficacité accrue des sites de rencontre est une incitation économique qui favorise la participation de plus d’hommes et de personnes en situation financière aisée. Les célibataires adeptes du flirt en ligne sont également plus scolarisés que la population en général; plus ils le sont, plus leur temps vaut cher et plus ils sont économes de ce temps passé en ligne. Vu que les femmes fréquentent en général moins les sites de rencontre, les hommes « dépensent » plus de temps que les femmes à la recherche d’un partenaire, pour un même niveau de revenu.

La Note économique Existe-t-il un marché des relations amoureuses? a été préparée par Mathieu Laberge, économiste à l’IEDM et titulaire d’une maîtrise en économie internationale et économétrie de l’Université de Nottingham.

– 30 –

Renseignements et demandes d’entrevues : André Valiquette, Directeur des communications, Institut économique de Montréal, Tél.: (514) 273-0969 p. 2225 / Cell.: (514) 574-0969 / Courriel : avaliquette (iedm.org)

Back to top