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Communiqués de presse

Libérer le marché pour relancer le secteur forestier

Montréal, 20 novembre 2007 – En favorisant la création d’un marché concurrentiel pour la matière ligneuse, on permettrait à l’industrie forestière de se restructurer pour répondre plus efficacement à la compétition internationale. Cette industrie pourrait ainsi jouer son rôle-clé dans le développement du Québec sans avoir à recourir à des solutions à court terme basées sur des subventions et des réglementations protectionnistes.

Pour amortir l’impact d’une crise comme celle qui afflige le secteur forestier, la réaction habituelle est de réclamer l’aide des gouvernements, qui prend principalement la forme de dégrèvements d’impôts, d’aide à l’investissement et de subventions plus ou moins déguisées conçues pour être tolérées par les contribuables et par les concurrents étrangers dans le cadre des ententes commerciales internationales. Cette approche n’a qu’une portée à court terme et ne peut sortir de manière durable le secteur forestier du marasme où il est enlisé.Dans une Note économique publiée par l’Institut économique de Montréal (IEDM), André Duchesne, ancien président de l’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec et de l’Association des industries forestières du Québec, explique que «le retour de la compétitivité passera nécessairement par une consolidation des volumes de bois prélevés sur les terres publiques dans les usines les plus rentables, lesquelles devront augmenter leur taille et leur productivité».

La création d’un marché concurrentiel des produits et services forestiers

La Loi sur les forêts ne permet pas le transfert de bois d’une usine à l’autre sans une autorisation expresse du ministre des Ressources naturelles et de la Faune. Les décisions sont discrétionnaires. On valorise l’autarcie régionale aux dépens de la rentabilité de l’industrie. De telles contraintes freinent la réalisation des économies d’échelle et la hausse de productivité que la consolidation des opérations est susceptible d’apporter. De plus, le ministre est légalement et politiquement empêché de révoquer le contrat d’approvisionnement et d’aménagement forestier (CAAF) d’une usine, même fermée, tant que les délais prévus dans la Loi ne sont pas expirés et même tant que subsiste un espoir de réouverture. Dans le contexte des réductions de récolte décidées par le forestier en chef, la Loi pourrait être revue afin de permettre au ministre de résilier immédiatement le CAAF des usines fermées.

Selon la proposition élaborée par André Duchesne, les territoires forestiers ainsi libérés pourraient faire l’objet d’un nouveau type de contrat, sans lien avec une usine, qui autoriserait son titulaire, en contrepartie d’un loyer annuel et du respect de conditions visant la pérennité des ressources ligneuses et fauniques, à vendre celles-ci sur le marché.

Ce nouveau type de contrat sur les terres publiques favoriserait le développement d’une industrie de l’aménagement forestier distincte de l’industrie forestière traditionnelle, pour laquelle cette activité ne constitue qu’un coût à réduire le plus possible. Cette nouvelle approche permettrait de responsabiliser les entreprises quant à l’aménagement intégré de l’ensemble des ressources forestières. Elle amènerait aussi l’industrie à utiliser les forces du marché pour aider à résorber le vieux conflit d’usage entre les utilisateurs de matière ligneuse, les chasseurs, pêcheurs, campeurs, villégiateurs, amants de la nature et tous les autres utilisateurs de la forêt. En effet, en tentant d’optimiser ses revenus, le détenteur d’un tel contrat serait ouvert à la demande pour chacun des usages tout autant qu’au coût de fourniture de chacun des biens et services de la forêt. En raison des fermetures déjà connues, on pourrait déjà créer un marché de plusieurs millions de mètres cubes de matière ligneuse accessible à toute usine existante ou nouvelle en mesure de payer la valeur concurrentielle de ce bois. Les usines les plus profitables seraient les plus susceptibles d’utiliser cet approvisionnement, puisque ce sont celles dont la marge de manoeuvre et les possibilités de développement sont les plus grandes.

Les difficultés de l’industrie forestière

Rappelons qu’un ensemble de facteurs a progressivement rendu le secteur forestier vulnérable et amené la fermeture d’une usine sur six au Québec, ce qui implique la perte de plus de 10 000 emplois bien rémunérés :

  • L’appréciation du dollar canadien rend les produits du bois plus coûteux à l’exportation.
  • La hausse du prix de l’énergie rend plus coûteux le séchage du papier.
  • La taxe sur le capital des deux niveaux de gouvernement ne sera que très progressivement abolie.
  • Les interventions américaines dans le secteur du sciage ont coûté cher à l’industrie.
  • Le coût de la matière première est très élevé par rapport au marché mondial, et il continue de monter.

La Note économique Comment résoudre la crise du secteur forestier? a été préparée par André Duchesne, ing.f., ancien président de l’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec et ancien président et directeur général de l’Association des industries forestières du Québec. Il a été récipiendaire du prix Idée entrepreneuriale Georges Petty 2007 de l’IEDM.

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Renseignements et demandes d’entrevues: André Valiquette, Directeur des communications, Institut économique de Montréal, Tél. : 514 273-0969 p. 2225 / Cell. : 514 574-0969 / Courriel : avaliquette@iedm.org

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