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Communiqués de presse

Des lois du travail rigides nuisent aux chômeurs, selon l’Institut économique de Montréal

Montréal, 14 décembre 2006 – Les lois du travail québécoises expliquent en partie pourquoi nous avons, depuis trois décennies, un taux de chômage systématiquement plus élevé que nos voisins, conclut la plus récente Note économique de l’Institut économique de Montréal (IEDM) signée par l’économiste bien connue Nathalie Elgrably. Qui plus est, le salaire minimum relativement élevé, conçu pour aider les travailleurs à faible revenu, vient dans les faits les pénaliser en favorisant leur exclusion du marché du travail.

L’étude part du constat que le marché du travail revêt une importance fondamentale dans l’économie, car c’est lui qui permet d’affecter le capital humain à ses usages les plus productifs. Dans le but de protéger les travailleurs, les gouvernements ont toutefois institué au fil des ans diverses contraintes institutionnelles qui ont eu pour effet de rendre ce marché moins flexible.

Les jeunes victimes de politiques inefficaces

Les emplois au salaire minimum, explique la Note économique, sont la porte d’entrée sur le marché du travail pour les individus les moins qualifiés, parmi lesquels on retrouve beaucoup de jeunes, d’immigrants et de femmes âgées. Ainsi, les deux tiers des personnes qui travaillent au salaire minimum ont moins de 25 ans. Les travailleurs les plus faiblement rémunérés sont par définition les moins productifs, de sorte que l’augmentation du salaire minimum a pour effet de hisser ce premier barreau de l’échelle du marché du travail à une hauteur qui devient inaccessible pour plusieurs, contribuant ainsi à les confiner au chômage.

Les hausses de salaire minimum ne contribuent pas à réduire la pauvreté, mais créent plutôt au moins un peu de chômage. Selon des chercheurs canadiens, une hausse de 10% du salaire minimum réduit l’emploi de 2,5% chez les adolescents. Or, Mme Elgrably rappelle que c’est au Québec que le salaire minimum est le plus élevé en Amérique du Nord lorsque l’on tient compte des différences de niveau de vie, puisque le revenu annuel d’une personne travaillant à ce salaire représente 50% du PIB par habitant, la proportion la plus élevée du continent.

Pour vraiment aider les travailleurs à faible revenu, le gouvernement aurait plutôt avantage à recourir à des mesures de nature fiscale qui ont un effet beaucoup plus direct sur les revenus nets, sans les effets pervers sur le marché du travail et l’emploi que produit une hausse du salaire minimum. «Il est préférable d’aider les travailleurs directement que de manipuler le prix du travail, ce qui est destructeur d’emplois», soutient Mme Elgrably. La «prime au travail», un crédit d’impôt remboursable sur le revenu d’emploi instauré par le gouvernement en 2005, représente un exemple de ce genre de mesures.

À marché rigide, chômage élevé

En plus du salaire minimum, la Note aborde la relation entre flexibilité du marché du travail et chômage. Un marché rendu rigide par diverses lois, règlements et interventions étatiques fait en sorte d’augmenter les coûts et les risques liés à l’embauche, ce qui alimente le chômage.

«Des chercheurs ont montré que le chômage augmente quand les lois régissant les relations de travail sont trop rigides», écrit Nathalie Elgrably. Or, «le Québec se trouve aussi au dernier rang des 60 États et provinces du continent pour ce qui est de la rigidité de sa législation».

Le Québec se distingue par ailleurs par des lois du travail qui sont parmi les plus favorables aux syndicats, la province étant l’endroit qui affiche le plus haut taux de syndicalisation en Amérique du Nord. Cette situation, indique la Note, a des conséquences négatives importantes sur le plan de la flexibilité du travail.

Ce ne sont pas des réglementations sévères qui assurent un emploi et un revenu plus élevé, conclut l’auteure, mais bien la rareté de la main-d’oeuvre par rapport à la demande dans un marché du travail flexible et dynamique.

Intitulé Le salaire minimum et la flexibilité du travail, le document est disponible à sur le site de l’Institut.

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Renseignements et demandes d’entrevues: Guy Leroux, Conseiller en communications, Tél.: 514-993-1729 (cellulaire)

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