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Vous pouvez dévorer votre steak l’esprit en paix

La viande rouge serait « probablement » cancérigène pour l'homme, annonçait lundi dernier l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il n'en fallait pas plus pour que les médias sautent sur la nouvelle, semant la panique chez les carnivores.

La nouvelle a probablement aussi fait la journée de certains bureaucrates, toujours excités à l'idée d'instaurer une énième réglementation de plus pour gérer notre façon de vivre.

Mais avant de mettre votre BBQ en vente sur Kijiji, je vous invite à lire un succulent blogue sur le sujet, écrit par une pédiatre espagnole. Il est écrit dans sa langue maternelle, mais je vous traduis ici (librement) les passages qui ont le plus « de viande »:

« La population allemande devrait disparaître d'ici 10 ans avec les énormes saucisses que consomment les Berlinois. Les hôpitaux allemands doivent être remplis de gens avec des tumeurs. Et imaginez l'Argentine un peu! »

« Le rapport indique que 50g de viande transformée par jour augmente risque de cancer du côlon de 18%. Mais attention, il s'agit d'un risque relatif, et c'est ici que réside le secret du sensationnalisme. Si on parle du risque total, la consommation journalière de 50g de viande transformée augmente de 1% le risque absolu de développer le cancer. Ce risque serait donc de 5% pour celui qui ne mange pas cette quantité de viande, et 6% pour ceux qui mangent cette quantité tous les jours… »

« Comparer la consommation de viande avec celle du tabac? Cela m'a irrité au point d'en faire de l'urticaire, ou presque. À cet effet, j'ai trouvé cet article publié dans le journal El País qui mentionne le chimiste Luis Jimenez, auteur de Ce que la science dit pour maigrir. On peut y lire: "Fumer augmente le risque de cancer de 1500%, c'est-à-dire qu'une personne qui fume un paquet de cigarettes par jour à 15 fois plus de risque de développer un cancer par rapport à une personne qui ne fume pas. Pour que la consommation de bacon se situe au même niveau, on devrait manger tous les jours 4,6 kilos par jour ou 208 tranches". »

« L'OMS mérite tout mon respect et le rapport est clair. Mais ceux et celles qui sont habitués à analyser des études scientifiques savent que le problème survient lorsque des personnes inexpérimentées interprètent de façon confuse et alarmiste les résultats. »

Enfin, et pour demeurer sur une note légère, sachez qu'il y a aussi un risque pour la santé ‒ mentale comme physique ‒ d'accorder trop d'importance aux innombrables mises en garde dont nous bombardent, jour après jour, ceux qui aimeraient nous imposer, de gré ou de force, la « bonne » façon de vivre.

Michel Kelly-Gagnon is President and CEO of the Montreal Economic Institute. The views reflected in this column are his own.

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