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L’État dans nos chambres à coucher, prise 2

Cette fin de semaine, deux événements politiques auront lieu. Le Défilé de la fierté LGBT, qui promeut les droits de cette communauté, et le congrès annuel des jeunes libéraux du Québec.

Cette coïncidence est intéressante parce que les jeunes libéraux devront se prononcer sur une proposition consistant à inciter les couples à avoir de plus en plus d’enfants. Dans l’histoire des gais et lesbiennes, on se souvient encore qu’en 1969, Pierre Elliott Trudeau décriminalisait l’homosexualité en affirmant que «l’État n’avait rien à faire dans la chambre à coucher de la nation». En 2015, on voudrait pousser les gens à procréer davantage?

Même si on accepte le principe selon lequel le gouvernement choisit d’appuyer les familles avec enfants, c’est une autre paire de manches que d’inciter les gens à avoir plus d'enfants. N’y a-t-il pas un problème moral à promettre des allocations financières généreuses pour qui aura des enfants? L’argent est-il vraiment une bonne motivation pour choisir de mettre au monde des poupons? Ce genre d’ingénierie sociale me paraît être une pente bigrement glissante sur laquelle il vaut mieux ne pas mettre le pied.

Selon Nicolas Perrino, il est inquiétant de savoir que le Québec aura plus de retraités et moins de jeunes sur le marché du travail. Entre les lignes, on comprend que les services publics étendus coûteront de plus en plus cher et qu’ils seront financés par des contribuables de moins en moins nombreux. Bref, on veut modifier la démographie pour sauver le système actuel! Au lieu d’adapter les services publics aux besoins toujours variables de la société québécoise, on préfère œuvrer à la transformation de la société pour l’adapter aux services publics offerts actuellement.

Permettez-moi d’être très sceptique! Un peu moins de politique dans la chambre à coucher me semble encore aujourd’hui une très bonne avenue à suivre pour nos gouvernements.

Youri Chassin is Economist and Research Director at the Montreal Economic Institute. The views reflected in this op-ed are his own.

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