fbpx Analysis on increasing life expectancy and public pension benefits.

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Op-eds

Un ajustement timide

Dans son budget 2012-2013, le gouvernement canadien a annoncé son intention de rehausser graduellement l'âge d'admissibilité au programme de sécurité de la vieillesse de 65 à 67 ans. Cette réforme sera sans doute vue comme une timide mesure d'ajustement par les générations à venir.

Depuis le lancement du programme en 1951, l'espérance de vie à 65 ans a beaucoup augmenté, passant de 13 à 18 ans pour les hommes et de 15 à 22 ans pour les femmes, alors que l'âge d'admissibilité aux prestations de retraite a été réduit de 70 à 65 ans dans les années 60. La réforme proposée dans le dernier budget ne corrige que partiellement cette anomalie.

D'ici 2029, l'espérance de vie continuera d'augmenter. Afin d'éviter que l'âge d'admissibilité devienne un enjeu politique chaque génération, il serait préférable d'adopter une approche plus dynamique où il augmenterait automatiquement en fonction de la longévité.

Les données de l'OCDE montrent que les pays où le taux d'emploi des travailleurs âgés est élevé bénéficient également d'un taux d'emploi élevé chez les jeunes et vice versa, ce qui contredit la perception voulant que les vieux «prennent la place» des jeunes. Au contraire, une société tend à être plus dynamique et prospère lorsque les travailleurs ayant accumulé de l'expérience et développé des compétences demeurent actifs plus longtemps. Payer les gens pour ne pas travailler n'ajoute pas à la richesse collective!

La longévité peut devenir un fardeau si elle augmente systématiquement le nombre de retraités, mais elle a le potentiel de devenir un grand avantage (comme elle devrait l'être) si elle ajoute à la capacité de production de l'économie. Au lieu d'augmenter les charges sur les travailleurs actifs, il faut alléger le poids des retraités. Une personne qui demeure sur le marché du travail représente un double gain: un travailleur de plus et un retraité de moins.

Il faut assurer un équilibre entre la durée de la carrière et celle de la retraite. Pour éviter que le fardeau des prestations de retraite devienne insupportable, les gains de longévité doivent se traduire par un allongement de la carrière. Il est donc essentiel d'encourager la formation permanente afin que les travailleurs demeurent productifs plus longtemps.

Si la retraite est plus courte et la carrière plus longue, le travailleur n'a pas à mettre les bouchées doubles pour accumuler sur une courte période de quoi vivre plus longtemps et est en mesure de mieux harmoniser travail, loisirs et activités familiales. Valoriser la contribution des gens âgés et réduire le gaspillage de leurs talents permet d'offrir une meilleure qualité de vie à tous, jeunes et moins jeunes!

La conception linéaire des grandes étapes de la vie doit être adaptée. On constatait jadis une distinction assez nette entre les études, le travail et la retraite. De plus en plus, ces étapes se chevauchent et la retraite devient plutôt une assurance vieillesse. Déjà, 54% des travailleurs canadiens envisagent de travailler après 65 ans, que ce soit à temps plein ou à temps partiel. Il faut envisager un changement profond dans la façon d'aborder la retraite.

Lorsque le concept de retraite s'est développé, les gens travaillaient 30 ans et vivaient ensuite environ 10 ans: du 3 pour 1. Si nous retrouvions cet équilibre, nous cesserions de considérer l'accroissement de la longévité comme un problème et l'apprécierions pour ce qu'il est réellement: un cadeau formidable.

Yves Guérard is an actuary and an associate researcher at the Montreal Economic Institute.

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