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La bible des écologistes

Dans mon texte de la semaine dernière, j’affirmais que le contrôle démographique constitue le nouveau cheval de bataille des écologistes, et qu’on devrait s’interroger sur le caractère éthique, moral et humain des mesures qu’ils pourraient mettre en place pour arriver à leurs fins.

Plusieurs lecteurs ont réagi. Pour eux, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Ceux qui prônent une réduction de la population mondiale ne doivent pas être pris au sérieux. Leurs déclarations incendiaires relèveraient uniquement de la rhétorique et seraient inoffensives.

Malheureusement, rien n’est plus faux. Il suffit de jeter un coup d’oeil dans Agenda 21 pour en être convaincu. Agenda 21 n’est pas le nom de code d’un soi-disant complot qu’une poignée d’illuminés auraient découvert. Au contraire, il s’agit d’un document onusien de 300 pages, signé par 178 pays, lors du sommet de la Terre tenu à Rio en 1992.

Ce document, accessible à tous, se veut un plan directeur pour « un partenariat mondial pour le développement durable ». Agenda 21, c’est, en quelque sorte, la bible des écologistes.

Je tiens, ici, à souligner que le respect de l’environnement, le recyclage, l’économie d’énergie, la consommation responsable, etc., sont des principes auxquels, comme tout économiste, je suis attachée. Après tout, n’oublions pas que la logique économique repose entièrement sur le fait que les ressources sont limitées et que, par conséquent, nous devons, en tout temps, éviter le gaspillage.

Si la protection de l’environnement est un objectif d’une valeur indiscutable, en revanche, les moyens préconisés dans Agenda 21 ont de quoi susciter le débat et soulever des inquiétudes. Comme toute activité humaine exerce un effet sur l’environnement, absolument rien n’échappe aux auteurs du document, qui exposent, de manière exhaustive et détaillée, les moyens de contrôle à implanter.

Dans le chapitre consacré à la démographie, la volonté de contrôler les populations, ainsi qu’une pléthore de mesures à adopter pour y arriver sont clairement articulées. Par exemple, on recommande aux pays d’avoir une politique démographique qui reconnaît le rôle des êtres humains dans les problèmes écologiques et de développement, et on invite les pays à « évaluer, à l’échelon national, la densité maximale de population dans le contexte de la satisfaction des besoins humains et du développement durable ».

Ces recommandations ainsi que leurs implications et sous-entendus vous font sourciller? Ce n’est que la pointe de l’iceberg. Agenda 21 contient 2500 recommandations de ce genre. L’endroit où l’on vit, ce que l’on mange, la quantité d’eau et d’énergie que nous consommons, nos modes de déplacement et de communication, ce qui est enseigné à nos enfants, absolument tout serait décidé par un gouvernement central.

L’être humain s’est battu pendant des siècles pour sa liberté. Aujourd’hui, l’ONU propose de remplacer la liberté par la servitude et d’imposer un collectivisme planétaire. C’est le retour au Moyen Âge et aux méthodes totalitaires. Il existe certainement un meilleur moyen de concilier respect de l’environnement et respect de la vie humaine… à condition de faire l’effort d’y réfléchir.

Nathalie Elgrably-Lévy is Senior Economist at the Monreal Economic Institute.
* This column was also published in Le Journal de Québec.

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