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Le déclin de la gauche

La présidente de la CSN, Mme Claudette Carbonneau, a récemment annoncé son intention de talonner et de combattre « une droite de plus en plus provocante ». Mais contre quoi part-elle en guerre exactement?

La droite qui tourmente Mme Carbonneau, soit la droite économique, est une philosophie qui défend la liberté, qu’il s’agisse de libertés économiques ou individuelles. Cette droite, c’est la pensée économique libérale. C’est une conception du monde qui a foi en l’être humain, qui reconnaît son potentiel immense et veut l’inciter à le réaliser en récompensant l’effort. C’est le fait de reconnaître que chaque individu est mieux placé que quiconque pour savoir ce qui est bon pour lui, et de lui permettre, dans le respect d’autrui, de tout mettre en oeuvre pour mettre en oeuvre son idéal. C’est le fait de donner à l’être humain des droits, mais aussi des responsabilités. C’est aussi la conviction que l’individu et l’ensemble d’une société ne peuvent s’épanouir, évoluer et prospérer que dans un monde libre où l’État intervient minimalement.

Dans sa sortie contre la droite, Mme Carbonneau a ciblé le Réseau Liberté-Québec, une organisation embryonnaire au poids infinitésimal comparativement aux organismes syndicaux. Vu le déséquilibre des forces en présence, le combat ressemble à celui de David contre Goliath et on pourrait penser qu’elle s’inquiète pour bien peu. Toutefois, ce n’est pas de l’affrontement des entités dont il est question, mais bien de la remise en question des idées, particulièrement de celles véhiculées par la gauche.

Mme Carbonneau ne l’avouera sûrement pas, mais ce n’est pas la présence de groupuscules de droite qui l’affole. Pareilles organisations ont toujours existé. Ce qui la bouleverse, c’est plutôt la perspective du déclin de la gauche et du monopole de l’idéologie syndicalo-étatiste. À cet égard, la présidente de la CSN a toutes les raisons d’être en mode panique.

Pendant un demi-siècle, nous avons cru les discours aguichants de la gauche qui vantaient l’État-providence. Nous avons sacrifié des libertés. Nous avons permis à une élite de prendre les décisions au nom de la majorité. Nous avons accepté de subordonner l’individu à l’État. Nous avons toléré une intrusion toujours croissante de l’État dans nos vies et dans nos poches. Et pourquoi? Pour être aujourd’hui parmi les plus pauvres et les plus taxés en Amérique du Nord ! Les syndicats veulent conserver leur position de force. Néanmoins, ils se rendent compte que le système actuel est insoutenable à long terme et qu’ils auront de la difficulté à contenir le mécontentement de la population, car l’idéologie étatiste est en train de provoquer un ras-le-bol généralisé :

-Ras-le-bol de travailler presque six mois par année pour financer un État obèse et inefficace.

-Ras-le-bol d’être captif d’un système de santé qui rationne les soins.

-Ras-le-bol d’un système d’éducation qui privilégie un nivellement par le bas et produit des décrocheurs à la pelle.

-Ras-le-bol d’entendre que la dette publique et les déficits gouvernementaux importent peu.

-Ras-le-bol des scandales de corruption.

-Ras-le-bol du gaspillage de fonds publics et de l’irresponsabilité fiscale.

-Ras-le-bol de ceux qui vantent les vertus des régimes socialistes et défendent des dictateurs comme Castro ou Chavez.

-Ras-le-bol des bien-pensants convaincus de leur supériorité morale et qui s’affairent à régir nos vies pour imposer leur vision du monde.

-Ras-le-bol de la formule Rand qui brime la liberté de non-association.

-Ras-le-bol des syndicats qui militent pour une rémunération maximale en échange d’un travail minimal.

Mme Carbonneau est affolée? Elle a bien raison! Ce n’est pas tant la droite qui monte, c’est la gauche qui décline!

Nathalie Elgrably-Lévy is Senior Economist at the Monreal Economic Institute.
* This column was also published in Le Journal de Québec.

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